« Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (31) : Pomponia»
Datte: 22/05/2025,
Catégories:
Entre-nous,
Les femmes,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... comparu et a été acquittée.
Pomponia a été acquittée mais elle n’en n’est pas moins, discrètement, ralliée à la nouvelle religion. Elle a été convertie par « l’apôtre des gentils », Paul de Tarse, lors du 3ème voyage évangélique de celui-ci, sans doute à Corinthe, alors qu’elle-même et Plautius séjournaient en Grèce, en 56.
Pomponia, veuve de Plautius, se retire dans sa villa de Baïes. Dès son arrivée, Pomponia va faire du prosélytisme. Parmi les premiers convertis, figurent Lucia et Parsam.
Tullia rencontre Pomponia chez Fausta. Elles commencent par faire connaissance. Tant par Fausta que par Lucia, Pomponia sait tout de Tullia. Sénateur, son mari Aulus Plautius était un collègue et un ami de Marcus, père de Tullia. Pomponia lui parle longuement de la campagne de Bretagne, en 43. L’armée de Plautius était composée de quatre légions : la IX Hispana, commandée par Hosidius Geta, le mari de Fausta, la II Augusta, commandée par Vespasien, la XIV Gemina, et la XX Valeria Victrix, ainsi que de 20 000 troupes auxiliaires, notamment Thraces et Bataves. Après sa victoire, à son retour à Rome et à la vie civile, Plautius a reçu une ovation, au cours de laquelle l'Empereur Claude lui-même a marché à ses côtés jusqu'au Capitole.
Pomponia, Fausta et Tullia ont en commun une culture immense. Elles en viennent à parler de religion. Epicurienne dans son mode de vie, Tullia partage la conception stoïcienne et déiste de Sénèque. Elle reprend à son compte des paroles de son cher ...
... Sénèque, que celui-ci résumera plus tard dans Naturales quaestiones (Questions naturelles) : « Voulez-vous l'appeler nature ? Vous ne vous tromperiez point ; car c'est de lui que tout est né, lui dont le souffle nous fait vivre. Voulez-vous l'appeler monde ? Vous en avez le droit. Car il est le grand tout que vous voyez ; il est tout entier dans ses parties, il se soutient par sa propre force ». Avec une extraordinaire force de conviction, Pomponia parle alors du Christ, de son supplice sur la croix, de sa résurrection, de son enseignement.
A la fin de la soirée, Tullia est fascinée et séduite par ces idées qui mettent pourtant en cause le panthéon romain et l’autorité divine de l’empereur. Il est vrai que Tullia n’a jamais eu une grande piété pour la religion romaine, elle qui n’avait pas hésité à être sacrilège lors de la fête de la Bona Dea.
• Ce que je sais de ta religion, ma sœur (c’est la première fois que Tullia appelle ainsi Pomponia) est qu’elle est austère et moraliste. Une femme comme moi, avec son mode de vie, doit te faire horreur. Sans oublier que j’ai été une proche de Messaline, responsable de la mort de ta cousine Julia Drusi.
• Et qui suis-je, moi, pour te juger et te condamner ? Je sais que ton cœur est pur, que tu fais le bien autour de toi, que tu as affranchi beaucoup de tes esclaves et que tu traites ceux-ci avec humanité. S’agissant de Messaline, tu n’es pas responsable de ses crimes et tu as d’ailleurs failli être sa victime. Et en ce qui ...