1. « Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (31) : Pomponia»


    Datte: 22/05/2025, Catégories: Entre-nous, Les femmes, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... Baïes ; tantôt tu côtoies ce rivage où Hercule se fraya jadis un sentier, tantôt tu admires les flots soumis à l'empire de Thesprote, ou le célèbre cap de Misène qui les domine ; mais, dis-moi, Cynthie, te rappelles-tu quelquefois ton amant au sein des nuits ? Y a-t-il encore pour lui quelque place dans ton cœur ? Ou bien, par sa feinte ardeur, un rival t'aurait-il dérobé à mes chants ? Ah ! J’aimerais mieux voir Cynthie se confiant à de faibles rames, se borner à fendre, sur une étroite nacelle, les eaux du Lucrin, ou renfermée dans les rives resserrées du Teuthras, en sillonner l'onde docile. Aujourd'hui tu peux à loisir écouter les flatteurs propos d'un autre amant. Ainsi, une amante perfide succombe loin des yeux qui veillaient sur elle, et souvent ne pense plus aux dieux, témoins des mutuels serments."
    
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    Fausta est heureuse que Tullia adopte enfin un comportement plus maîtrisé. Elle veut consolider ce changement, en faisant se rencontrer Tullia et une autre de ses proches, qui aura sur la jeune patricienne une influence très forte : Pomponia Graecina, depuis peu veuve du glorieux général Aulus Plautius, conquérant de la Bretagne, compagnon d’armes d’Hosidius Geta, le mari de Fausta et de Vespasien.
    
    Pomponia a cinq ans de plus que Tullia. Pomponia est apparentée à la famille impériale : sa grand-mère, Vipsania était la fille d’Agrippa, le bras droit d’Auguste. Vipsania avait d’abord épousé le futur empereur Tibère, avant que les époux ne soient contraints par ...
    ... Auguste de divorcer, pour que Tibère épouse Julie, fille d’Auguste et veuve d’Agrippa. Vipsania épousa ensuite Caius Asinius Gallus. De ce mariage naquit Asinia, la mère de Pomponia. Du mariage de Pomponia avec Aulus Plautius (5-57), naquit une fille, Plautia et un fils, Aulus Plautius le jeune, dont nous reparlerons.
    
    Pomponia a un caractère très fort. En 43, Julia Drusi, la cousine de Pomponia, fille de son oncle Drusus, le fils de l’empereur Tibère et de Vipsania, a été exécutée sur ordre de l'Empereur Claude, sur demande de l'Impératrice Messaline. Pomponia a porté son deuil publiquement pendant de nombreuses années, sans subir de sanctions.
    
    En 57, Pomponia est victime d’une dénonciation, émanant d’une esclave et adressée au Pontifex Maximus, c’est-à-dire à l’empereur. Pomponia est accusée de passer des heures à genoux, dans une pièce obscure de sa maison, à prier devant une croix. Il s’agit de ce culte nouveau, le christianisme, qui commence à se répandre dans l’empire. On accuse aussi Pomponia de recevoir des personnages venus de Syrie et de Palestine, qui lui enseignent ce qui pour les Romains est une superstition qui les scandalise, car la croix est symbole de mort et de supplice. Pomponia vit ainsi recluse, dans la prière pour son Dieu et dans le souvenir de Julia Drusi, qu’elle aimait tant.
    
    Conformément à la loi romaine, Néron a renvoyé l’affaire à Aulus Plautius, le mari de Pomponia, qui a convoqué un conseil composé de ses amis et de ses proches. Pomponia a ...
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