Le château
Datte: 15/05/2025,
Catégories:
grossexe,
voyage,
Oral
fsodo,
hgode,
sm,
donjon,
attache,
BDSM / Fétichisme
fouetfesse,
pastiche,
Humour
fantastiq,
contes,
Auteur: Amateur de Blues, Source: Revebebe
Je vis seul, maintenant et tant qu’à être seul, autant l’être vraiment. C’est pourquoi je pars marcher à l’autre bout du monde, dans les contrées les plus inhospitalières. Quand je disparais ainsi sur une lande, dans un marais ou dans une jungle, je disparais aussi à moi-même et l’attention que je dois porter à mon environnement m’apporte la sensation de vivre qui me manque si souvent.
Je suis en Écosse depuis quelques jours, pensionnaire dans une auberge des Highlands et je viens de me perdre sur une lande dont on m’a prévenu que beaucoup s’y perdaient et que certains même n’avaient pas été retrouvés. Je marche depuis deux heures dans un brouillard épais et c’est à peine si je vois mes mains devant moi. Pourtant, la journée était belle à mon départ et même si l’aubergiste maugréait à l’énoncé de mon itinéraire, j’étais serein. Cela n’a pas duré. Dès le milieu de la matinée, tandis que je montais sur les contreforts d’un mont rond comme le dos d’un mammouth, une brume venue de nulle part s’est élevée rapidement avant de m’engloutir. Depuis, j’avance au hasard et j’ai la désagréable impression de m’enfoncer dans une contrée désertique.
Descendant une courte pente envahie par la bruyère, j’arrive au bord d’un loch. L’eau noire clapote désagréablement sur son bord, poussée par un vent froid. Ce loch, je dois le contourner, par la droite ou par la gauche, ou remonter d’où je viens mais de cela il n’est pas question car il me semble que d’où je viens est le pays de la brume. ...
... En suivant le bord du loch, je devrais arriver à une rivière par où s’écoule son eau et qui rejoint la vallée, ce qui pourrait être mon salut.
Je choisis la droite car le brouillard y semble moins épais. Je marche encore, perdant la notion du temps. Je sais que les jours sont longs à cette latitude en été et je ne m’inquiète pas encore de la nuit à venir mais la fatigue commence à se faire sentir et j’aimerais arriver quelque part. Parfois, au centre du loch, je distingue une masse sombre, une île, des arbres et peut-être une construction mais toujours une nouvelle nappe m’empêche de bien distinguer.
Finalement, au bout d’un temps qui me semble infini, j’arrive à un large chemin carrossable. En étudiant le sol, je vois des traces de pneus incrustées dans la boue. Des véhicules viennent là, peut-être des pêcheurs ou des gardes forestiers. D’un côté, le chemin tourne le dos au loch et s’enfonce dans un bois épais et sombre, d’autant plus sombre que cet interminable après-midi va tout de même sur sa fin. De l’autre, il file au milieu de l’eau, sans doute vers cette île que j’ai entraperçue, légèrement surélevé par rapport au niveau du lac par un empierrement visiblement ancien.
En toute logique, je devrais choisir le côté du bois qui va probablement en direction de la vallée, mais je décide d’aller vers l’île et la sombre silhouette de pierre que j’y ai vue. La noirceur du bois me déplaît et je suis ici pour découvrir quelque chose même si je ne sais pas vraiment quoi. ...