Le sac à main
Datte: 08/05/2025,
Catégories:
fh,
prost,
gros(ses),
grosseins,
complexe,
hotel,
cérébral,
Auteur: Moctezuma, Source: Revebebe
... sérieusement sur le système. À lui vider sa joie de vivre.
On ne dirait pas comme ça, mais la photo de mode, ça vous grille la rétine et bousille la libido. À 33 ans, Mehdi se sent comme un vieil impuissant, un grand brûlé du désir. Il l’avait avoué à sa sœur :
« Tous ces corps de mannequins, ces corps de rêves, eh bien, ils ne me font plus rien, ni chaud ni froid. Pas la moindre émotion. Quand je les regarde, je ne vois plus que du boulot. Le labeur que c’est pour elles de maintenir leurs silhouettes, et la galère que c’est pour moi de masquer ou retoucher chacune de leurs imperfections. Pas de plaisir, juste de la souffrance. Au début, ça m’arrivait de ressentir quelque chose pendant un shooting. Un truc esthétique ou sexuel parfois même. Maintenant, je réfléchis juste à quelle pizza je vais manger le soir. »
— Attends, j’ai une idée pour toi, tu vois ma copine Claire, elle a besoin de toi pour un shooting un peu spécial
— C’est quoi le rapport ?
— Tu verras, fais-moi confiance. Au moins, tu te sentiras utile.
Il est un peu dubitatif, mais bon pour rendre service à sa sœur…
On toque. Voilà sa modèle du soir !
Cette première fois que Mehdi voit Claire, il la trouve franchement grosse. Il sait bien qu’elle est loin d’être obèse, mais les mannequins « plus-size », c’est pas du tout sa spécialité. Et puis elle a l’air tout intimidée, mal dans sa peau. Bon, ça ne va pas être facile. Au moins, ses yeux verts clairs rendront bien à la lumière.
— Donc tu veux ...
... un shooting en lingerie, c’est ça ?
— Euh oui… en lingerie et quelques-unes en robe aussi… J’ai apporté des tenues.
— C’est pour toi les photos ?
— Euh… non
— Pour envoyer à ton copain ?
— Non plus… je… t’expliquerai.
Et le shooting commence. Mehdi a compris qu’il en avait pour un bout de temps avant qu’elle soit suffisamment en confiance pour poser convenablement. D’abord, il la fait marcher dans la pièce à différentes allures, pour la mettre à l’aise. Puis essayer des poses, tout habillée, comme une répétition. Il lui fait travailler son regard et son maintien. Elle n’est pas une très bonne élève, et il n’a pas l’impression que ses conseils l’aident vraiment. Au bout d’une heure, Claire a trouvé une pose où elle se sent à l’aise ; au bout de deux, elle ose essayer sa lingerie et il peut enfin faire quelques clichés, mais rien qui ne vaille vraiment le coup. Mehdi se sent découragé.
— Désolé, je suis fatigué, la soirée est longue. On devrait peut-être arrêter là pour ce soir.
— Tu en penses quoi des photos ?
— Honnêtement ?
— Oui
— Pas terrible. On dirait que tu as peur. Tu es toute rigide. C’est pas sexy. Mais c’est autant ma faute que la tienne, il faut être deux pour une bonne photo.
— Attends, on essaye une dernière, tu veux bien… partir de la pièce
— Partir ?
— Oui et je t’appelle quand je suis prête.
Quand Mehdi revient dans le studio, ce n’est plus la même femme qu’il a sous les yeux. Claire est assise à califourchon sur une chaise d’écolière, de ...