Le sac à main
Datte: 08/05/2025,
Catégories:
fh,
prost,
gros(ses),
grosseins,
complexe,
hotel,
cérébral,
Auteur: Moctezuma, Source: Revebebe
... à ses lèvres humides de champagne ? Claire est saisie par ce qu’il y a d’impudeur dans cette immobilité et ce silence. Elle sent la chaleur s’emparer de son corps : ce regard qui la traverse, l’alcool, sa gêne. Elle a soudain peur de coller au canapé. Elle enlève ses gants qu’elle dépose méticuleusement sur l’accoudoir.
— Vous pouvez aussi enlever votre robe.
Toujours ce ton un brin cérémonieux, excessivement poli. Une voix qui ne souffre d’aucune contestation. Mais elle n’est pas là ce soir pour refuser. À cette pensée, Claire devient pourpre, et en même temps qu’elle rougit, se juge ridicule de rougir : tant de pudeur chez une prostituée. Sous les mains moites de l’escorte, les boutons glissent mal, et elle doit s’y reprendre à deux fois pour défaire sa robe qui tombe à ses pieds. Elle ne porte plus qu’un ensemble blanc qui met en valeur sa peau dorée et dont la pureté paraît en ce lieu indécente. Veut-il qu’elle aille vers lui ? Doit-elle se rasseoir sur le canapé ? Il perçoit son incertitude.
— La vue est belle, vous pouvez l’admirer.
Ses escarpins résonnent à nouveau dans la pièce. La fenêtre est grande ouverte sur la ville. Si elle se penche, elle peut voir la colonne Vendôme se découper dans la nuit. Claire s’appuie à la balustrade qui, du haut de ses talons, est au niveau de ses hanches. Elle n’ose pas se retourner, mais elle sent peser sur elle son désir qui s’attarde. Mehdi allume une lampe qu’il tourne vers elle comme un projecteur. Ses seins lourds ...
... penchent sur la rue, ballottés par les vents. Heureusement, les rares passants pressés ne lèvent pas les yeux vers le spectacle qu’elle offre à quelques mètres de hauteur. Il en suffirait d’un ! Le parquet craque derrière elle, comme si Mehdi se déplaçait pour l’admirer sous tous les angles. Ses fesses pleines se tendent vers le regard de son admirateur. Elle se mord la lèvre. Elle se sent tout intimidée. Elle se sent allumeuse. Quel homme pourrait résister à la tentation de baiser une pin up si gentiment proposée ? Les secondes filent comme des minutes.
Mais soudain, on toque à la porte. Une voix d’homme :
— Votre dîner est prêt.
— Entrez… Vous pouvez installer la table ici.
Elle sursaute. Dans son dos, elle entend les roues d’un chariot sur le parquet, le tintement des verres, le cliquetis des couverts. Claire ne veut pas se retourner. Surtout, ne pas croiser le regard de cet étranger. Elle se sent prise entre deux feux, les passants de la rue et le groom dans la chambre. Elle est toujours cambrée dans cette position inconfortable, indécente. Son sang pulse contre sa tempe. Ses fesses sont tellement tendues qu’elles semblent vouloir s’échapper de sa culotte. Elle sent une goutte de désir s’écouler sur sa cuisse. Elle frissonne. Ses jambes se mettent à trembler. Sans la balustrade, elle a l’impression qu’elle s’écroulerait. Il faut qu’elle se reprenne. « Je vais me changer pour le dîner », et sans un regard de côté, les joues brûlantes, elle se dirige vers la salle de ...