Le sac à main
Datte: 08/05/2025,
Catégories:
fh,
prost,
gros(ses),
grosseins,
complexe,
hotel,
cérébral,
Auteur: Moctezuma, Source: Revebebe
... chance.
Claire inspire profondément et toque.
— Entrez !
La porte s’ouvre sur une grande chambre plongée dans une pénombre que seules quelques bougies éclairent. Au loin, des rideaux rouges encadrent une fenêtre entrouverte. Les meubles sont anciens et la décoration raffinée. Au milieu de la chambre, assis sur le lit, son client l’attend.
— Bonsoir, votre argent est là.
Et d’un vague signe de la main, Mehdi désigne à l’autre bout de la pièce, sur la commode, une enveloppe. Le ton assez direct, un peu froid, la tend. Elle sent que c’est un défi, la première épreuve de la soirée. Elle se concentre sur sa respiration. Son déhanchement. Un pied devant l’autre. Ses talons claquent sur le parquet de la chambre. Elle compte et recompte les billets. Pour se donner une contenance. Fascinée aussi par cette liasse qui incarne la matérialité de la transaction qui se joue ce soir.
— Vous voulez boire un verre ?
Il désigne la bouteille de champagne qui dépasse de son seau. Elle a lu que les escortes ne boivent jamais plus d’un verre. Et seulement si elles peuvent observer le client les servir. Pas de risques inutiles.
— Avec plaisir !
— Vous pouvez vous asseoir.
Claire s’installe sur un haut tabouret qui est devant elle. Le cuir est rugueux sous sa peau. Elle sent le rebord gainé de métal froid au creux même de ses cuisses, car elle n’ose d’abord que s’asseoir à demi. Sa jupe s’étale autour d’elle, comme un voile protecteur des troubles de son intimité. Il lui ...
... tend une flûte, leurs doigts se frôlent à peine, et il s’écarte à nouveau, toujours à l’observer.
Pas un mot, ils boivent en silence. Elle ne sait pas très bien s’il est nerveux ou s’il profite juste de l’instant. Quelle signification cela peut-il avoir pour lui, qu’elle soit ainsi immobile et silencieuse, si bien gantée et si offerte ? Elle s’accroche à son équilibre précaire pour rester parfaitement impassible, n’osant ni croiser les jambes, ni serrer les genoux, ni ouvrir les cuisses. Elle essaye de se concentrer sur la sensation de ses lèvres sur le rebord de la flûte. Chaque petite gorgée l’apaise un peu. Elle en profite pour regarder discrètement son client. Ça la change de le voir dans son costume bien coupé. Elle aime la forme virile de ses épaules dans sa chemise. Il fait plus âgé. Plus sûr de lui aussi.
— Vous serez peut-être plus confortable sur le canapé…
Proposition ? Sollicitation ? Injonction ? Dans le doute, elle s’exécute, concentrée sur la souplesse des mouvements qu’elle livre à son regard. Elle sent la délicatesse de la soie rouge du sofa effleurer sa peau nue, entre ses bas et sa culotte, et le tissu de la robe remonter le long de ses cuisses alors qu’elle s’installe contre le coussin. Les yeux de Mehdi ne l’ont pas lâché un instant. Tout hésitante qu’elle est, elle n’a pourtant pas de peine à voir qu’il l’admire. Qui résisterait à ses grands yeux clairs et brillants dans la pénombre, à la lisière de son décolleté qui plonge vers ses seins ronds, ...