La résonance magnétique des talons aiguilles sur le ciment
Datte: 04/05/2025,
Catégories:
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
BDSM / Fétichisme
Auteur: Landeline-Rose Redinger, Source: Revebebe
... de facture futuriste, le sol confère au passant, à l’invitée, une résonance qui laisse à l’oreille un écho de désir, une forme magnétique, je serais même tentée d’y voir, d’y entendre, un chant magnétique. Mais à haute qualité de matériaux, bien sûr, adjoignons haute qualité d’escarpins.
Ô, je vous sens alerte, enfin intéressé, intéressée, n’est-ce pas ? Bon, j’y reviens.
La sortie fracassante d’une libertine à Paris a appelé la horde, ravivé les esprits, et enflammé les corps. Le courrier sature les boîtes e-mail de mon éditrice. Quant à moi, j’ai fait refus de tout invite, qu’elles émanassent de pauvres gens ou de princes. Non, en vérité, je relaterai en temps voulu les aventures qui me semblent dignes de l’être. Celle-ci en est une.
Donc, pour la résonance, il faut d’exigeants critères… N’est pas Louboutin qui fabrique des souliers. Mais voilà, pour cette fois, moi qui suis d’une nature fidèle, eh bien ! à Christian, je fis quelques lâchetés, quelques faux-bonds. Mais le sachant courtois et beau joueur, il convint que mon choix fut bien celui à faire.
Les beaux jours du printemps n’étaient pas encore de retour.
Je me fis recommander celui-ci par Albane, et je ne doute pas que mon amie vous est désormais familière, et m’en fus par un jour de brise sèche et froide par le métropolitain jusqu’au 17e arrondissement. Je ne m’étais pas mise en frais de vêtements, pas plus de lingerie, car pour l’empreinte du pied il n’en fut pas grande nécessité. L’alternance de ...
... chaussures, hauteur de talons et multiplicité de chaussant, avait, me disait-il, laissé à mes pieds une fermeté et une tonicité sportive. Pratiquais-je un sport ? me demandait-il. La course, fis-je avec une pointe de fierté. La course et la pédicure. Le bottier eut un discret sifflement qui soulignait une belle appréciation de mes cambrures plantaires. Les chevilles toniques, le coup de pied alerte, voilà qui laisse présager d’un escarpin unique. Un collector, fis-je avec un brin d’humour qu’il n’entendit pas tant il fixait sur ses mains glissant sur mes pieds un regard d’expert qui n’était pas dénué d’une marque d’érotisme. Détendez-vous, disait-il, détendez-vous.
Plus que d’être tendue, je lui cachais le frémissement qui sourdait au centre névralgique de mon ventre. Je me repris tandis que l’artisan s’attelait à prendre en note les mesures de latitude et de longitude de mes pieds. Je n’avais jusqu’alors pas vécu un tel moment dans cette quasi-religiosité du mouvement. Il en était semblablement du mouvement de ses mains, du rythme de sa respiration comme du silence qui habitait cette remise où les cuirs et les outils le disputaient à l’odeur âpre et enivrante des colles.
En somme, me disais-je, tu fais un voyage. Je sortis de la boutique avec le plaisir subtil d’une femme dont on s’est occupée. On m’avait choyée, on m’avait associée à la noblesse des matières, des ébauches de bois, j’avais été durant ce moment, j’avais été unique et centre de toute l’attention d’un ...