1. Les roses


    Datte: 21/04/2025, Catégories: fh, hdomine, revede, conte, fantastiq, contes, Auteur: Maryse, Source: Revebebe

    ... sa fine chemise de nuit et une folle chaleur l’envahissait. Involontairement, le bras qui soutenait les épaules recouvertes de fourrure se resserra. Elle avait inconsciemment attiré la bête contre elle. Celle-ci émit un léger râle. Lorsqu’elle réalisa la portée de son geste, il était trop tard. C’était comme si un flux d’énergie passant d’un corps à l’autre crépitait entre leurs peaux.
    
    Ce qu’il se passait était tellement incroyable, tellement extraordinaire qu’elle en restait interdite. Pourquoi n’avait-elle plus de prise sur son corps, pourquoi ses mains étaient-elles devenues moites, pourquoi n’arrivait-elle plus à respirer normalement ? Tout cela n’avait pas de sens. Elle avait l’impression d’être sur le fil de rasoir, qu’un rien la ferait basculer. Ce qui lui arrivait était sûrement le fruit de son imagination enflammée. Pourtant ce qu’elle ressentait semblait bien réel. Elle était trop chamboulée pour pouvoir réfléchir lucidement. Elle était à la croisée des chemins. C’était le moment ou jamais de prendre une décision. Elle aurait dû mettre fin à cette situation qui risquait de la précipiter dans… dans quoi au juste, elle ne le savait pas. Mais qu’avait-elle à perdre en s’abandonnant à cette sorte de cocon de chaleur palpitant qui lui donnait le vertige ? Elle se mordit la lèvre pour réprimer sa soudaine envie de déposer un baiser sur les poils noirs qui semblaient retrouver tout leur lustre.
    
    La bête était en train de changer, de récupérer toute sa puissance, ...
    ... toute sa superbe. Cette révélation lui tomba dessus en lui coupant le souffle. Loin de l’effrayer, elle en fut soulagée en réalisant qu’elle ne supportait pas de la voir diminuée. Elle la préférait débordante de vie au risque de se mettre en danger. Elle essaya de chasser cette pensée de son esprit comme une ineptie qu’il fallait oublier. Mais elle comprit vite que c’était impossible. D’ailleurs, le fait que la bête gardait la tête contre sa poitrine ne l’aidait guère à recouvrer sa raison.
    
    La seconde d’après, les pattes se posèrent sur son visage en l’immobilisant. Les pointes des griffes s’enfoncèrent légèrement dans sa peau, provoquant une décharge électrique qui l’ébranla de la tête au pied, qui lui donna la chair de poule, qui hérissa tous les poils de son corps et contracta son bas-ventre. Elle eut l’affolante sensation que leurs essences même se tendaient l’une vers l’autre comme pour se mélanger. Plus rien ne pouvait l’en empêcher, il était trop tard. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était de surfer sur la vague qui l’entraînait.
    
    Dans un ultime sursaut, elle saisit les pattes de la bête – pour les repousser ou pour les retenir, elle ne savait plus. Leurs regards se croisèrent. Des yeux de bête certes, mais empreints d’un pouvoir magnétique, des yeux qui semblaient l’appeler, la supplier. Elle percevait son besoin vital de prendre un peu d’elle pour retrouver toute sa vigueur. Elle sut au fond d’elle-même qu’elle ne pourrait non seulement pas l’en empêcher, mais ...
«12...789...12»