Les roses
Datte: 21/04/2025,
Catégories:
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Auteur: Maryse, Source: Revebebe
Elle arrangeait dans le vase les fleurs que sa fille venait de lui offrir. Cette dernière lui avait dit les avoir cueillies en chemin. De magnifiques roses sauvages au parfum entêtant.
— Aïe, s’exclama-t-elle en portant vivement son doigt à la bouche après qu’une épine l’eut piquée.
Sans se l’expliquer, elle se sentit brusquement frigorifiée. Elle croisa les bras contre sa poitrine pour se réchauffer et regarda vivement autour d’elle pour trouver l’origine du courant d’air. Rien. Tout était normal, aucune fenêtre n’était ouverte. Alors qu’elle s’apprêtait à reprendre sa tâche, une voix grondante retentit dans sa tête :
— Où est celle qui m’a volé les fleurs ?
La surprise la cloua sur place. Pendant un instant, elle tenta de se rassurer en se disant que son imagination était en train de lui jouer un tour, qu’elle était en train de rêver. Puis une peur viscérale, incontrôlable s’infiltra en elle. Les battements de son cœur s’accélérèrent et tous ses muscles se raidirent. Poussée par un réflexe de survie, elle fit volte-face et se figea en découvrant l’ombre qui semblait prendre forme au milieu de la pièce. Elle voulut se mettre à hurler, mais une force surnaturelle l’en empêcha. La terreur explosa en elle et se répandit instantanément dans tout son être. En pleine panique, avec l’énergie du désespoir, elle voulut s’arracher de son état, reprendre le contrôle, retrouver un semblant de lucidité, s’échapper de la démence qui était en train de s’emparer d’elle. Ce qui ...
... était en train de lui arriver ne pouvait être vrai, elle devait faire un cauchemar, elle allait se réveiller… Son corps était en nage et pourtant elle se sentait glacée jusqu’au tréfonds de son âme. Elle avait la terrifiante impression qu’elle n’existait plus, qu’elle ne s’appartenait plus. L’ombre terrifiante, monstrueuse, surgie de nulle part, s’était accaparée de son corps. Elle n’était plus qu’une poupée de chiffon entre ses griffes. Dans un sursaut, elle ouvrit la bouche pour crier, mais aucun son n’en sortit.
Non ! Tout cela ne pouvait être vrai ! Elle était en proie à une défaillance qu’elle n’arrivait pas à s’expliquer ni à comprendre. Pourtant les yeux noirs qui la fixaient en luisant dangereusement étaient bien réels. Des yeux effrayants, inhumains, sauvages. Les yeux d’une bête qui lui imposait sa volonté, contre laquelle elle ne pouvait pas lutter. Son esprit ne fonctionnait plus comme s’il avait été brisé.
— Vous n’êtes pas réel ! lança-t-elle en espérant que le seul fait d’articuler cette affirmation la rendrait vraie.
La créature gronda comme pour lui prouver qu’elle se trompait. Les babines de cette dernière se retroussèrent en découvrant deux énormes crocs terrifiants. Elle retint de justesse un cri d’effroi.
— Qui êtes-vous, que me voulez-vous ? arriva-t-elle à dire avec peine.
— Je suis la bête et je viens punir celle qui m’a volé…
La voix était lourde de menaces. Son instinct maternel prit le dessus et son sang ne fit qu’un tour. Jamais elle ...