Les roses
Datte: 21/04/2025,
Catégories:
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Auteur: Maryse, Source: Revebebe
... jambes comme mues par une force propre se mirent en route et elle s’élança, gravissant les marches deux par deux.
Une fois devant la porte de la chambre, elle prit une profonde inspiration avant de pousser le battant qui était resté entrebâillé. La bête était étendue sur le lit. Il paraissait sans vie.
Était-il mort ? En était-elle libérée ? Son cauchemar se terminerait-il enfin ?
Son cœur manqua un battement lorsqu’elle entendit un léger gémissement et lorsqu’elle vit la bête rouler sur le côté. La créature avait beaucoup maigri, semblait amoindrie et n’irradiait plus cette espèce de force, de sauvagerie qui l’avait tant effrayée. Oui, la bête, à l’image des roses du jardin, était en train de dépérir. Parce qu’elle s’était enfuie en refusant de lui donner un peu de sa vitalité ?
Tu dérailles, lui hurlait sa raison.Oublie-le, retourne dans ton lit et rendors-toi. Adviendra ce qui arrivera, ce ne sont pas tes affaires !
Mais à la place de tourner les talons et de s’en retourner d’où elle venait, elle restait là, incapable de détacher les yeux de la masse inerte recroquevillée sur le lit.
Que pouvait-elle faire pour l’aider à se remettre sur pied ?
Reprends-toi, ton comportement est absurde, tenta-t-elle de se convaincre en réalisant qu’elle avançait à petits pas flageolants. Sa bouche était toute sèche et elle avait du mal à respirer. Son cœur battait à tout rompre. Elle crut défaillir en atteignant le lit. La bête, même diminuée, l’impressionnait. Sa ...
... proximité la faisait frissonner. Elle haletait. Elle avait conscience qu’au moindre mouvement, leurs corps se toucheraient. Cette perspective la troublait. Qu’y avait-il dans l’air de cette pièce pour se sentir aussi ébranlée, à fleur de peau ?
— Vous n’auriez pas dû revenir…
Le murmure chevrotant, presque inaudible, mal articulé, ne laissait planer aucun doute sur l’état de santé de la bête : celle-ci était mourante. Son cœur se contracta douloureusement. Elle ne sut que répondre à l’affirmation qui sonnait comme un reproche ni quoi penser de l’émotion qu’elle sentait grandir en elle. Pour se donner une contenance, elle se pencha légèrement, glissa un bras sous les épaules de la bête et la souleva sans effort. Aussitôt, une odeur l’assaillit. Forte, musquée, si riche qu’elle en eut le vertige. Elle lui donnait l’impression qu’elle aurait pu s’y fondre, s’y noyer. La fourrure contre sa main n’avait rien de rêche, au contraire elle semblait aussi douce que de la soie. Une drôle d’idée lui vint à l’esprit et la fit vaciller : l’apparence effrayante de la bête n’avait rien à voir avec ce qu’elle était réellement ! Et lorsque celle-ci laissa tomber la tête contre sa poitrine, elle eut l’impression que son cœur éclatait.
Un flot de sensations la submergea, balayant sur son passage toutes ses peurs, toutes ses réticences. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait et elle en resta pétrifiée. Elle réagissait de façon extrême au contact de la bête. Ses seins avaient gonflé sous ...