Seniors - Histoires de Sexe

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... désormais, inconscient du risque, mais ne pouvant accepter en public la violence et la goujaterie triomphantes, je le saisis vivement à la gorge au niveau de la thyroïde et serrai. Il hurla, voulut se débattre, mais je l’avertis :

— Arrête de gueuler comme un putois et de t’agiter, sinon je te fais sortir les yeux de la tête tellement tu vas avoir mal. Ferme-la et écoute-moi. Tu vas t’excuser auprès de Madame, poliment, et ensuite tu vas te casser en courant le plus vite possible. Avant, regarde-moi bien, et si une fois tu me croises, change de trottoir, car de revoir ta gueule pourrait me rendre méchant. T’as compris ?

Il s’excusa en bredouillant et partit rapidement, vociférant sur un registre lexical qui ne saurait trouver place en ces lignes. Le tout n’avait duré que moins d’une minute, mais j’étais vidé, le dos en sueur, pas très assuré sur mes jambes. Je dus affronter quelques commentaires, soit de félicitation soit de réprobation, mais peu m’importait. Grand seigneur, je réglai vite fait les achats deDame Paroisse, dont l’appareil refusait de lire la carte.

— Merci infiniment, Monsieur, merci beaucoup, mais ce n’était pas très prudent d’intervenir, vous savez ces jeunes gens sont parfois sous l’influence de substances, ils ne se contrôlent pas et…

Moi, encore sous l’influence d’une forte montée d’adrénaline, je pris assez mal la réflexion deMiss Bénitier.

— … Ah bon ? Vous aussi vous pensez que je suis un débris incapable de réactions ?
— Oh, non, ...

... Monsieur, pas du tout, vous m’avez mal comprise, j’ai eu peur qu’il ne se montre violent envers vous et sorte un couteau. Vous êtes très courageux, et en plus, vous avez réglé ma note, c’est vraiment gentil. Comment puis-je vous rembourser au plus vite ? Puis-je vous offrir quelque chose à boire ?

Étonné de sa voix, douce, mais en aucun cas mielleuse, de son regard bleu plutôt triste, mais surtout du sourire affiché dont je pensais que jamais elle n’en avait usé, je me montrai plus affable.

— Excusez-moi de m’être emporté, Madame, mais franchement que l’on vous manque ainsi de respect et que l’on vous brutalise m’a rendu agressif, ce qui n’est pas très malin à mon âge, j’en conviens. Venez, ne restons pas ici au cas oùJackie Chan aurait l’idée de revenir accompagné de ses disciples. Il y a un café un peu plus loin, et en effet je boirais bien quelque chose.

Attablés face à face, nous fîmes connaissance, Madame se révélant bien plus volubile que ne le laissait supposer son apparente froideur. Baptisée Germaine, elle se faisait appeler Béatrice (on peut la comprendre…), retraitée récente de l’enseignement secondaire, native des mêmes millésimes et décennie que moi, plantée net il y a cinq ans par son mari lui ayant préféré les jeunes appas de son assistante. Classique. Deux enfants adultes, grand-mère, mais aucun lien avec une quelconque paroisse, pas d’affinités particulières pour les crucifix, les encensoirs ou les bénitiers. Je me sentis intérieurement très con, elle ...