1. Moule à beaufres


    Datte: 26/07/2019, Catégories: f, ffh, jeunes, alliance, vacances, forêt, Voyeur / Exhib / Nudisme noculotte, Masturbation préservati, pénétratio, Humour Auteur: Mirtylle, Source: Revebebe

    — I —
    — Tu veux ma photo ?
    
    Je n’aurais pas dû dire ça, mais ça m’a échappé. À vrai dire, ça me brûlait une langue que je n’ai jamais pu tenir.
    
    Dans la demi-seconde suivante, rien qu’en voyant le gars se retourner une nouvelle fois, et ses copains avec lui, je comprends que j’ai gaffé. J’aurais dû les laisser me regarder et se bidonner sans moufter ni ouvrir ma trappe.
    
    — Ta photo ? il fait, l’air méprisant.
    
    Du coude, il cogne son pote assis à côté de lui.
    
    — T’entends ça, Louis ?
    — Ouais.
    — Tu veux ma photo ? il lance en me regardant et en essayant de m’imiter.
    
    Ils se mettent à rire tous les trois.
    
    — Pour c’que j’en ferais, de ta photo ! T’as vu la tronche que t’as ?
    
    Nouvelle rigolade pendant que je me tasse dans mon coin, sur la banquette arrière du bus, rêvassant vaguement par la fenêtre.
    
    — Hé ! Tu causes plus ?
    — Ouais ! Elle a avalé sa langue !
    
    J’aurais sans doute mieux fait, oui ! Ils continuent à se marrer tous les deux, puis le troisième, le plus grand qui n’a encore rien dit, juge bon d’intervenir :
    
    — Arrêtez, quoi, les mecs ! Elle vous a rien fait !
    — Déconne pas, Pascal. Tu vas quand même pas la défendre !
    — Ouais, appuie Louis.
    — Foutez-lui la paix, quoi ! C’est pas de sa faute si elle est comme ça.
    
    Ce que je redoutais : le grand est encore pire que les autres. Faussement gentil pour en rajouter une couche. Pascal. Je grave son nom, sa voix et sa face de raie dans un coin de ma mémoire, à toutes fins utiles, pendant ...
    ... qu’il se tirebouchonne avec ses potes, puis je regarde à nouveau défiler les murs de la ville.
    
    — Elle est pas si moche, quand même. Bon, d’accord, elle a pas un physique facile, mais elle est pas moche !
    
    Pascal. Le plus grand des trois. Le plus âgé, aussi. Et le plus con, sans doute, parce que les deux autres ont l’excuse de leurs quinze ou seize ans ; tandis que lui, il en fait bien trois ou quatre de plus. Il pourrait se creuser pour trouver lui-même des feintes au lieu de répéter celles qu’il a entendues dans des films.
    
    « Pauvre con ! » je me dis en moi-même en serrant les mâchoires. « Pauvres cons ! » j’ajoute encore pour encourager ma bile. « Quel courage, aussi. Ils ne sont que trois, alors que moi je suis si nombreuse ! »
    
    Je me souviens, en descendant du bus, de m’abstenir désormais de glander à la sortie de l’école « en attendant le suivant ». Je prends le premier qui passe, déjà suffisamment en retard pour que je ne me cherche un prétexte à le manquer. D’ailleurs, une fille de quinze ans ne doit pas s’attarder après les cours. Avec tous les obsédés qui peuplent les rues…
    
    — II —
    
    Plus d’une heure trente que je m’emmerde ferme dans cette soirée en attendant le moment où Colette aura quelque chose de plus intéressant à faire que me chaperonner. C’est à peine si j’ai obtenu le droit de m’enfiler un Breezer pêche entre deux limonades.
    
    Toujours pareil : « Tu peux sortir, mais avec ta sœur. » Tout ça parce qu’elle a dix-neuf ans et moi dix-sept et ...
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