1. La bancelle de Noémie


    Datte: 19/03/2025, Catégories: fh, fagée, jeunes, freresoeur, jardin, anniversai, amour, Oral nostalgie, Auteur: Charlie67, Source: Revebebe

    ... insolite bancelle. Il faut dire que Robert m’avait poncé à blanc, mais c’était la belle Noémie qui avait tendrement épandu les deux couches de vernis. J’étais superbe et fière comme Artaban de figurer sur cette photo.
    
    Les années passaient avec la visite sporadique du jeune couple auquel s’ajoutèrent progressivement un, deux, puis trois bambins. Papa décéda peu après cette troisième et dernière arrivée. Maman le suivit de près. Je me retrouvais donc seul pendant de longs mois. Les herbes folles poussaient, me chatouillaient les pieds et ma brave charmille tirait la gueule à force de ne plus être taillée. Et puis un jour, ils revinrent… !
    
    Catherine et Robert déambulaient sur les parterres et leurs discussions étaient animées. La chipie avait de ces tenues au chemisier aussi ouvert sur sa poitrine que sa jupe était courte. Ses jambes fuselées et gainées se terminaient par des escarpins dont les talons aiguilles n’avaient rien à faire dans mon environnement terreux. Ensuite, ils vinrent s’asseoir sur moi et je pus comprendre leur conversation.
    
    — Non Robert, ce n’est pas assez.
    — Voyons, Catherine, je t’ai fait une proposition dix pour cent au-dessus de l’estimation du notaire. Tu sais, si ce n’était pas Noémie qui y tenait, je vendrais et resterais à Paris. Ce serait plus pratique pour mon job.
    — Tu ne changeras pas, Robert, tu te laisseras toujours mener par le bout du nez par ta conne de femme !
    
    « Comment, quoi ! Cette morveuse traite ma Noémie de conne, attends, ...
    ... tu vas voir. »
    
    — Aie, fit Catherine, mais c’est pas vrai, je viens de filer mon collant sur cette connerie de banc… !
    
    « Hé, hé, hé… ! »
    
    — Bon, et puis zut, reprit cette dernière, je ne supporte plus cet endroit. C’est OK, je te vends ma part.
    
    Quelque temps plus tard, l’environnement s’agita un peu. Des personnes venaient, prenaient des mesures, donnaient de grandes explications à Noémie. Elle vint un jour avec un homme emphatique à la moustache en impériale et au geste ample. Il voulait faire table rase de ces vieilleries, donner des lignes pures, minérales et modernes au parc. Elle n’eut qu’un sourire poli, mais je ne revis jamais l’Attila des jardins.
    
    Les grandes manœuvres commencèrent peu de temps après. Une multitude d’ouvriers s’affairaient à rénover la maison et un vieil homme du village s’occupa du jardin. La période fut rude, mais je supportais cela stoïquement. Combien de mégots ont été éteints sur moi, combien de peaux de sauciflards ou de croûtes de calendos ont pollué mon environnement ? Je ne saurais dire, mais le jardinier nettoyait tout cela avec patience.
    
    — Bande de sagouins, bougonnait-il.
    
    À la demande de la maîtresse de maison, il prit soin de moi, il est sûr que Robert n’avait plus le temps… à ce qu’il disait… ! Il me ponça, boucha quelques crevasses, posa quelques chevilles là où ça branlait, puis vint le moment attendu…
    
    Noémie me ripolina le dos, le dessous, les pieds. Deux couches salvatrices qu’elle m’appliquait avec amour, tout ...
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