Premier rendez-vous - Histoires de Sexe

Premier rendez-vous

... prêt pour attraper son bus le conduisant au collège. Les jumelles prirent comme d’habitude tout leur temps, dispersées dans leurs chamailleries, auxquelles Antoine mit fin d’un éclat de voix. À 8 h, tout le monde avait quitté la maison qui retrouvait d’un coup le calme dont seul le désordre gardait témoignage. Martha, encore en chemise de nuit, vint s’asseoir à la table de la cuisine et contempla l’étendue de tout ce qu’elle avait à ranger. Mais ce matin, cette tâche n’avait pas le caractère fastidieux habituel. Ce fut même avec une légèreté surprenante qu’elle s’affaira à tout remettre en ordre et tout briquer.

Sitôt terminée, elle se figea dans un silence uniquement entrecoupé du balancement de la pendule du salon. Les minutes s’égrenaient. À la fois trop lentement et trop vite. Plus aucune tâche ni rien ne la séparait du moment où elle serait avec lui, à lui. Martha monta lentement l’escalier et se dirigea vers la salle de bain. Une fois arrivée, elle se posta devant le grand miroir mural en pieds et s’observa. Depuis combien de temps n’avait-elle pas pris la peine de se regarder ? De se regarder vraiment ? Il lui sembla que cela remontait à la fin de son adolescence. Lorsque chaque trait de maquillage ou détail prenait l’importance d’un sommet de chefs d’État, tant il avait le pouvoir de se faire remarquer des garçons. Ou pas.

Martha tira sur sa chemise de nuit pour faire apparaître le contour de sa silhouette. Les années et les grossesses étaient passées par là. Le ...

... laisser-aller aussi, certainement. Mais malgré tout, à 47 ans, et en dépit de tout, il lui parut qu’elle était restée une femme appétissante, pour peu qu’elle s’apprête un minimum. Il fallait en avoir le cœur net. D’un geste, elle fit voler son vêtement de nuit pour se faire face dans une totale nudité. Elle se tourna de droite et de gauche plusieurs fois, tirant sur ses fesses et ses cuisses de temps en temps comme pour les tendre. Elle se retourna complètement pour apprécier ce qui restait de sa chute de rein. Certes, elle n’avait pas le corps des filles des magazines, mais en dépit d’un petit ventre capitonné, d’une paire de fesses un peu mollassonne et de cuisses un peu trop moelleuses à son goût, eh bien moi foi, elle n’était pas si mal. Pas si mal du tout, même. Se remettant de face, elle examina ses seins. Dotée d’une poitrine plutôt fluette à la base, elle avait été préservée durant l’allaitement des enfants. Allaitement qui lui avait même fait atteindre un convenable bonnet B qu’elle avait conservé par la suite. Certain qu’avec un soutien-gorge bien choisi, son décolleté ferait son effet. Elle pensa à la parure qu’elle avait achetée en secret et qui l’attendait sous l’épaisse pile de serviettes du placard à sa droite. Restait un détail, et pas des moindres. Son regard obliqua vers son entrejambe. Le constat y était sans appel : impossible d’aller à ce rendez-vous avec un buisson pareil. Mais que faire ? Elle avait déjà longuement étudié le sujet en prévision du jour ...