L'aventure extraordinaire d'Oscar Teunoir - Histoires de Sexe

L'aventure extraordinaire d'Oscar Teunoir

... inouï avec çà et là un Dufy, une danseuse de Degas et un grand Buffet au-dessus d’un buffet, normal. Rien que ces croûtes, il y en a pour des dizaines de briques. La belle Hortense fait son entrée suivie comme un toutou par Marina. Oscar va pour tendre une main, mais doit se la garder pour se gratter le cul.

— Asseyez-vous. Marina, vous pouvez vous retirer dans vos appartements.
— Bien Madame, fait la jeune femme en s’éclipsant discrètement.
— Vous, qui êtes-vous et que me voulez-vous précisément ?
— En principe, je suis là pour détecter une éventuelle invasion de mérules dans les immeubles de la rue.
— Faux ! Il n’y a pas de service de ce genre ni à la ville ni à la région. Alors ? Journaliste pour un « people » ? Allez, on passe aux aveux, dit-elle en sortant de sa pochette un petit 6,35 chromé à crosse de nacre. On a cessé de jouer, Monsieur, il est temps de tomber le masque.
— Restez calme, Madame. Je suis en fait un policier privé chargé d’enquêter sur vous.
— Ah tiens ? La belle affaire. Vous pouvez le prouver ?
— Bien sûr, voici ma carte professionnelle…
— Hep, hep, hep ! Avec deux doigts et posez-la sur la table. D’accord. Et qui vous paye pour ça ?
— Euh… Je suis au regret de vous le dire… votre époux, Madame, qui est persuadé que vous le trompez.
— Ha-ha-ha ! Encore une fois pris en flagrant délit de mensonge, Monsieur le soi-disant privé. Mon mari est en ce moment à l’hôpital américain de Neuilly et ne se soucie guère de ce dont vous parlez.
— ...

... Pourtant… Je vous assure… Il passe me voir chaque semaine pour suivre mon enquête…
— Possible, mais ce n’est pas mon mari. Vous vous êtes fait berner. Pas fort pour un privé !
— Mais je l’ai vu rentrant chez vous le soir vers dix-neuf heures…
— Oui-oui, grâce à vos petites caméras placées un peu partout dans l’immeuble, c’est cela ?
— Ah vous savez ?
— Je sais tout, tout ce qui se passe ici. Je suis la propriétaire de cet immeuble. Il n’y a pas que vous pour utiliser des caméras vidéo un peu partout. Les miennes sont d’ailleurs de bien meilleure qualité. Dès que vous avez mis le pied dans cet immeuble, pour soi-disant entretenir l’ascenseur, le concierge m’en a informé. J’ai suivi votre parcours et votre bricolage au sous-sol. Pareil lorsque vous êtes revenu en cueilleur de champignons. J’ai même suivi vos « exploits » avec la petite Marina.
— Bien joué, Madame, vous êtes au top de la surveillance et de la sécurité.
— J’ai intérêt à l’être, et pas seulement pour les quelques toiles originales que vous voyez ici, et bien d’autres disséminées ailleurs dans l’appartement. J’aime à m’entourer d’œuvres d’art, c’est mon droit, non ?
— Puisque vous en avez les moyens, c’est votre droit le plus absolu. En parlant d’art, j’ai pu constater que vos pas vous amenaient parfois jusqu’à une galerie des Buttes Chaumont, n’est-ce pas ?
— Ah ! Nous y voilà… C’est bien ce que je craignais… Et alors ?
— Alors, vous permettez que je prenne un dossier dans ma mallette ?
— Faites. Mais en ...