L'aventure extraordinaire d'Oscar Teunoir - Histoires de Sexe

L'aventure extraordinaire d'Oscar Teunoir

... douceur…
— Rassurez-vous, Madame. Je ne suis pas armé et je ne vous veux aucun mal. Au contraire. Sinon je ne serais pas là. Tenez, voici le dossier, celui que je devrais remettre à mon commanditaire qui n’est donc pas votre mari.

Elle feuillette le dossier en pâlissant, puis range son flingue. Ouf ! Elle se lève et fait quelques pas vers la fenêtre.

— En somme, vous êtes un maître chanteur. Combien ?
— Non plus, Madame. Je vous en prie, cessez de me traiter comme un gros méchant à la solde de je ne sais quel ennemi. J’ai accepté cette affaire comme n’importe quelle affaire de soupçon d’adultère, très courante dans notre métier. Je vous ai épiée pendant cinq semaines et, je dois l’avouer, observer une très jolie dame pendant tout ce temps m’a rendu… comment dire… assez proche de vous. Un peu comme une amie que je retrouvais chaque jour. Au début, je n’avais rien à dire à celui qui me payait pour vous filer. Et puis il y a eu cet épisode de la galerie d’art, ces images captées à l’aide d’un drone, l’établissement de la preuve que ce Monsieur recherchait.
— Voilà, bravo, vous avez fait votre sale boulot, dit-elle avec des larmes qui roulent sur ses joues.
— Oui, c’est ça. Un sale boulot. C’est ce qui m’a retourné une nuit entière, je peux vous l’assurer. Je me suis dit que ça n’était pas possible, qu’une femme telle que vous, si belle, si élégante, avec une telle classe, perde du jour au lendemain cette vie qui lui va si bien. Et c’est pour cela que je suis ici. ...

... Madame, si demain je dis à ce Monsieur quel qu’il soit « je n’ai rien trouvé, j’abandonne cette affaire », évidemment qu’il va se tourner vers un autre cabinet privé qui, immanquablement, trouvera la même chose que moi. Voilà, c’est tout, je voulais vous prévenir. Et je ne pouvais le faire qu’en direct, ni par téléphone ni par courrier.
— Seriez-vous stupide ou naïf de faire cela pour rien ?
— Sûrement un peu des deux. Je dirais… surtout romantique. Il est inadmissible de porter atteinte à une femme telle que vous. À toutes les femmes, d’ailleurs…
— Vous êtes mignon. Pardonnez-moi, mais je vis dans le monde des affaires, un monde très dur et dépourvu de romantisme. Ce que vous ne savez sans doute pas, c’est que je me lève chaque jour à cinq heures, que de six heures à onze heures, avec ma secrétaire, une personne de confiance comme tous nos employés, je gère mes affaires, c’est-à-dire toutes les sociétés qu’abrite cet immeuble. Toutes appartiennent au groupe « MCC, Maroquinerie-Champagne-Cognac », dont vous avez sans doute entendu parler.
— En effet, très connu, côté en bourse, grosse fortune de son PDG.
— Exact, c’est mon beau-père, le père de mon mari qui est lui-même le directeur général et héritier du groupe.
— Ouf ! D’accord… Je ne savais vraiment pas où je mettais les pieds. Mais alors, ce commanditaire ?
— J’y viens. Vous l’avez confondu avec mon mari, dites-vous, que vous avez aperçu de dos il y a une quinzaine de jours sur vos mauvaises vidéos. Regardez cette ...