Les saisons d'une vie (2)
Datte: 25/07/2019,
Catégories:
Partouze / Groupe
Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
... jour, il y en a déjà eu et il y en aura d’autres encore, tu ne crois pas ?
— N’en parlons plus alors ! Nous n’allons pas nous disputer pour des peccadilles. Bon, je passe au salon, tu auras tout le temps de te calmer. Après tout, c’est peut-être la ménopause qui te travaille déjà !
— Salaud ! Il fallait que tu la sortes celle-là ? Toujours le mot pour rire…
— Eh bien, si mes plaisanteries te font cet effet-là, c’est que vraiment tu ne vas pas bien… Bon je te demande de m’excuser, c’était mal venu, je te l’accorde. De toute manière, si tu as un souci, tu sais que tu peux m’en parler.
Lui en parler ! Il en a de bonnes lui. Je ne me vois pas lui cracher à la figure tout à trac :
« cet après-midi, j’avais un rencart avec un jeunot et il est venu avec un pote. Ils m’ont baisé les deux, je les ai sucés aussi et j’ai trouvé l’intermède outrageusement bon… »
Non franchement je ne me sens pas de crachouiller ce genre de phrases à Michel. Je me fais violence pour tenter de faire bonne figure et je dessers la table en tentant de calmer ma nervosité si visible.
Lorsque je le rejoins au salon, il somnole devant le poste de télévision dans lequel braille un candidat de « The Voice ». Je dépose le plateau où trônent un pot d’infusion de tilleul et deux tasses et m’installe confortablement au bout du canapé, en prenant grand soin de ne pas réveiller l’homme qui s’endort. Je n’y parviens qu’à demi et Michel se redresse pour attraper un gobelet.
— Ça devrait nous ...
... faire du bien !
—… ? Tu t’endormais ? Je suis désolée de t’avoir interrompu dans…
— Non ! Je suis content de passer un petit moment près de toi. Nous vieillissons ma chérie. Et avec l’âge… la routine s’installe, j’en suis conscient.
— Ne dis pas de bêtises Michel. Je suis une femme comblée avec toi. Je suis toujours aussi amoureuse de ce jeune homme rencontré, il y a si longtemps.
— Tant mieux ! Parfois je songe que j’ai une chance énorme, et crois-moi, c’en est une de vivre auprès d’une femme telle que toi.
— Je t’aime… malgré tout !
J’ai ajouté ces deux petits vocables sans faire exprès, comme si j’avais des regrets. Je surprends sa mine alors qu’il me regarde fixement. Je sais que je viens de faire une bourde. Une erreur qui lui a mis la puce à l’oreille. Là encore, impossible de revenir en arrière. Alors, je fais ce que toutes les femmes du monde qui ont des choses à se faire pardonner font. À savoir que je viens me pelotonner contre le torse de ce mari si prévenant. Il ne quémande aucune explication, se contente de lisser ma chevelure d’une main sacrément douce.
Puis sa patte glisse dans mon cou, entre le tissu de mon chemisier et ma peau. Je m’étends sur ses cuisses, la face tournée de manière à ce qu’il puisse continuer la caresse qu’il vient d’entreprendre. C’est moi qui l’ai trompé et c’est lui qui me réconforte. Bizarre ce sentiment de malaise qui croît dans ma petite tête de linotte. Les doigts sont d’une tendresse rare. Ils longent ma colonne ...