1. Traduction périlleuse


    Datte: 04/02/2025, Catégories: fh, Collègues / Travail voiture, amour, Oral pénétratio, coupfoudr, occasion, Auteur: Aventurine, Source: Revebebe

    ... fonctions, il prend soin de parler d’une voix contenue au traducteur qu’il vient sortir de la panade, pour déranger le moins possible. Sa voix suave parvient alors à peine à couvrir les cliquètements effrénés des claviers répartis sur les quatre marguerites de la vaste pièce. Même de mon bureau, séparé des autres par une baie vitrée intérieure, je repère toujours l’arrivée de François depuis quelques jours. Il m’a tapé dans l’œil, me direz-vous. Je n’en sais trop rien. En tout cas, il sent très bon.
    
    Un stylo à la main, j’emprunte le long couloir menant au pôle informatique et PAO. La porte est ouverte et le son d’un tube deDepeche Mode émane de la pièce à volume modéré. On travaille souvent en musique dans ce bureau, dans les moments où personne ne fait usage du téléphone. Je frappe doucement et François, assis à son poste face à l’entrée, lève les yeux vers moi d’un air surpris.
    
    — Ah, salut, tu es encore là, toi aussi ?
    
    Je n’avais jamais vraiment prêté attention à ses yeux sombres pénétrants derrière les lunettes bleues ni à son bouc parfaitement taillé. Il a les traits fins, des cheveux coupés courts. Séduisant. Tiens, une chemise marine, aujourd’hui. Et ce parfum, il sent vraiment très bon…
    
    — Oui, encore là… Des trucs à finir. Dis-moi, tu as bien un numéro de ligne directe ? Ma liste n’est pas à jour…
    — Bien sûr, c’est le 72 depuis deux jours. Ça peut servir, effectivement. C’est Amélie, toi, c’est bien ça ?
    — Bien vu.
    
    Il me dévisage et révèle une jolie ...
    ... rangée de dents nacrées en me souriant. La Tornade semble être dotée d’un tempérament plutôt doux, voire réservé. Peut-être que le surnom dont nous l’avons affublé ne reflète pas tout à fait la réalité, finalement.
    
    Après un silence un peu gêné, je poursuis, reprenant mes esprits :
    
    — Tu dois savoir que je remplacerai Nadia pendant deux semaines. Donc… je n’ai pas vraiment eu besoin de tes services jusqu’à maintenant, mais ça risque de changer.
    — Ah, on t’a refilé le bébé ?
    
    François guette ma réaction, ne sachant s’il doit sourire ou adopter une mine compatissante. Je prends une expression exagérément désolée.
    
    — Bon courage à toi et Coline. N’hésite pas si tu as besoin de moi. Là, tu vois, c’est moi qui aurais besoin de l’avis d’une linguiste !
    — Ah, je tombe bien, alors. Je t’écoute.
    
    François m’expose son problème posément : l’un de nos clients nous a confié un projet de sous-titrage et François a été missionné pour installer le logiciel demandé et en définir les paramètres de base, afin d’avancer le traducteur dans son travail… Seulement, voilà, le client exige un logiciel en particulier, dont l’interface n’existe qu’en anglais.
    
    — Donc, il y a deux ou trois termes en anglais que je ne suis pas sûr de bien comprendre.
    — Je vois, montre-moi lesquels…
    
    Nous venons à bout des soucis terminologiques en quelques minutes. J’avoue que je peine à me concentrer, juste à côté de mon charmant collègue. Ma place debout m’offre une vue plongeante sur la naissance d’un ...
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