Joli Papa - Histoires de Sexe

Joli Papa

... courgettes. Bientôt, on aura plus de légumes que l’on peut en consommer. Alors on s’attaque à la cave, virant le bric-à-brac qui l’encombrait, déchetterie. On achète des étagères métalliques, des porte-bouteilles, des bacs en bois, des bocaux… Tout l’été, je fais des conserves. Comme d’habitude, Arthur a pris ses vacances au moment du tour de France. Il fait du vélo le matin et regarde la télé l’après-midi. Ce qui me donne la possibilité de me faire sauter par Jean tous les matins. Mais les choses ont changé. Jean m’a briffée, un peu sévèrement j’ai trouvé :

— Désormais, tu es une femme accomplie dans le domaine des arts amoureux. Tu vas, tu dois en faire profiter ton mari. Tu dois lui donner envie de te faire l’amour, le sucer, le prendre même et lui enseigner tout ce qui te donne du plaisir. Il peut le faire, il suffit de lui donner envie de le faire. De mon côté, je vais lui parler, lui expliquer que la vie n’est pas dans les écrans de portables ou d’ordinateurs ; qu’il a une petite femme superbe qui a besoin de lui, de ses attentions, quotidiennement et pas trois fois par an. D’accord ? Tu fais ça ou je m’en vais…

Je le fais. Et ça marche, un peu. Non, Arthur ne sera jamais l’étalon que peut être son père. Mais au final, je parviens à m’octroyer un petit orgasme de temps en temps, et lui ça le rend bien plus amoureux et attentionné. Mais… mais il a lui aussi une idée derrière la tête.

— Chérie, on n’a pas touché à la somme héritée de la vente de la maison de ...

... Saint-Lô. Alors je me disais la chose suivante : au lieu de perdre trois heures par jour en transports, sans compter la fatigue, ce ne serait pas mal d’investir dans un petit studio, genre studio étudiant. J’ai même une opportunité, un collègue qui l’avait acheté pour ses enfants et qui le revend un bon prix, enfin… dans nos possibilités. Je rentrerai le vendredi soir, plus détendu et sans ramener de boulot à la maison, je te le promets, que des avantages. En plus, c’est un investissement qui ne peut que prendre de la valeur.
— Que veux-tu que je te dise ? Si tu préfères cette vie-là, c’est toi qui vois. Mais c’est vrai que m’appeler en cata parce que tu ne peux pas rentrer… imagine que je sois dans le jardin et que je n’entende pas le téléphone… Oui, au fond, tu as raison, comme toujours.

Je me suis mordu la langue pour ne pas crier « youpi ! ». J’aime bien Arthur, même si je n’en suis pas folle. Mais la perspective de pouvoir passer quatre nuits par semaine dans les bras de Jean, ça, ça me rend folle. La transaction se fait pendant l’été, le collègue est content, moi aussi. On redonne un petit coup de peinture dans le studio, ça je sais faire, et on achète le minimum vital, lit, table, chaise, micro-onde. Le reste y est déjà. Je lui préparerai des boîtes de nourriture pour ses dîners. Et qu’on ne me dise pas que je me suis bien démerdée pour virer mon mari de la maison, c’est lui qui l’a voulu. Crotte !

Après cela, j’ai la vie dont je rêvais secrètement. Vivre pleinement ...