1. Dorothée ou les dérives de l'aventure


    Datte: 10/01/2025, Catégories: hagé, couleurs, Collègues / Travail plage, amour, revede, fantastiqu, sorcelleri, Auteur: Samir Erwan, Source: Revebebe

    ... échancré, Dorothée est une cafrine. Une bombe. Qui en Métropole, ferait germer mille sonnets dans le cœur des poètes, comme déclamerait encore notre ami des Fleurs du mal.
    
    J’ai soudainement conscience qu’elle me parle, mais qu’une onde de choc parcourt mon corps : c’est parti de mes couilles, je ne sais pourquoi, je ne faisais que la regarder, mais me suis mis à imaginer. Un petit éclair, un frétillement entre mes jambes. Il a grimpé le long de mon ventre rapidement pour me donner un spasme au cœur, j’ai perdu le souffle momentanément. Pour garder contenance, je souris et prends ma bière. Elle est bonne, la Dodo.
    
    Dorothée me raconte la prise de contact par mails que j’avais effectuée, puis des échanges qu’elle et moi avons tenus depuis plus de trois mois. Cela fait, elle a creusé le sujet et a trouvé de nouveaux ouvrages qu’elle voudrait me montrer. En effet, en tant que chercheur à l’Université, j’avais écrit à d’autres chaires de recherche et on m’avait recommandé Dorothée. Je l’avais contactée, nos matières se ressemblaient et nous avons accordé nos efforts. Nous ne nous étions jamais vus, avions seulement convenu d’un rendez-vous lorsque je viendrais faire mon enquête terrain. Je ne m’attendais pas du tout à sa beauté, là, devant moi, juste là. Elle a mon âge, la cinquantaine ? Non, du tout. Vingt ans de moins ? Je ne saurais dire. Je ne m’attendais pas à elle. Faut le dire. Sur son visage, ses bras, sa poitrine, quelques petites taches colorées, des grains de ...
    ... beauté qui doivent créer toute une constellation sur son corps.
    
    Elle m’avait prouvé, par notre correspondance, qu’elle est une intellectuelle sur la souvenance, le patrimoine, le folklore. Ses écrits faisaient de pertinents liens avec la résilience culturelle et identitaire de ce caillou en plein océan Indien. Je ne m’étais juste pas imaginé qu’elle serait si avenante, une fois devant moi.
    
    Je me redresse. Je tente de me concentrer sur ses yeux. Ne pas plonger le regard dans son décolleté, d’autres grains de beauté y sont cachés. Le vent semble nous caresser, mes doigts pourraient aisément sillonner cette chair tendre, arpenter ce corps, ma main se marierait sur la ligne de sa fine mâchoire, effleurerait sa joue, j’attirerais son visage vers moi, mes doigts s’engouffrant dans ses cheveux, ses lèvres soudainement si près…
    
    — Il n’y a pas de service ici ? s’exclame-t-elle soudainement en se retournant.
    
    Je regarde encore la ligne de son visage, sa clavicule, ses seins bombés, me ressaisis enfin, pour l’instant :
    
    — Si, si.
    
    Je lève le bras et un homme vient prendre la commande de Dorothée. Les vagues grondent toujours, le ciel est bleu et le soleil explose de jaune à l‘extérieur de la paillote. Des filles en maillot courent sur la plage non loin et Dorothée me sourit, en sirotant son cocktail à la paille. « La Réunion lé là ! »
    
    — Quand vous m’avez contacté, j’ai cru que vous étiez un mythomane. Plus personne ne cherche Juan de Lisboa ! Cette île est entrée dans le ...
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