1. Le ramoneur


    Datte: 25/12/2024, Catégories: fh, cérébral, Humour occasion, Auteur: Juliette G, Source: Revebebe

    ... vivre. Ce serait idéal pour recevoir ses amis.
    
    — Vous pouvez me chanter Ramona…
    — Pardon ?
    — Vous ne connaissez pas l’expression ? Vous pouvez m’enguirlander. J’ai pris du retard… Humour de potache mais bon… Je n’avais que ça pour éviter votre courroux.
    — Je ne vais pas vous engueuler pour un service gratuit… Je sais faire feu de tout bois.
    — Cool. Je m’occupe de cheminées mais je ne suis pas un fumiste. J’aime le travail bien fait…
    — Oui… J’avais compris. Je brûle de vous montrer que je m’y connais en cheminées. La mienne en tout cas. Je suis experte dans la cuisson du rôti de bœuf en croûte en sel. Un Charolais élevé dans les environs, et cuisiné dans ma cheminée. Recette colombienne mais sans le côté charolais bien sûr. C’est meilleur chaud, mais cette viande servie froide est très acceptable. Vous en avez encore pour combien de temps ?
    — Deux heures, au plus, et j’en aurai terminé, nettoyage compris… Ce qui nous amènera à 13 h 00. Mais si vous avez faim…
    — Je tiendrais le coup…
    — Le prochain bœuf… N’hésitez pas à m’appeler. J’ai la tenue pour jouer les cowboys, paraît-il… Désolé ! J’ai l’humour lourdingue. C’est ce qui a fait fuir mon ex-femme.
    — Moi je n’ai aucun humour. J’en étais à chercher votre cheval quand vous êtes arrivé. Faites vite ! Je crève de faim !
    — Yep, m’dame…
    
    La grande bouche sensuelle de Maud avait imité une petite grimace dégoûtée.
    
    — J’ai vu Mary Poppins… Elle avait bien du courage cette nounou. Quand vous aurez terminé… Ma salle de ...
    ... bain est à vous. Serviettes dans le meuble en teck. Vous faites comme chez vous ! Une douche si vous voulez. Je ne tiens pas à bouffer de la suie.
    — OK, m’dame…
    — Mes bijoux sont dans ma chambre. Tiroir de la coiffeuse. Mais je vous déconseille de me voler tout de suite…
    — J’suis pas Jesse James, m’dame…
    — Nous piqueniquons tous nus, alors pour cacher les bijoux…
    — J’les jetterai dans le camion en passant…
    — Je serai au fond du jardin… Il y a un saule pleureur…
    — Je trouverais…
    
    Le jardin de Maud tenait plus du petit parc privé. Près de quatre mille mètres carrés de terrain où se cachaient sa maison, et son appentis de pierres. Le saule pleureur habitait la partie que Maud avait laissé vivre sans intervenir. Des herbes folles, hautes et épaisses. Joncs et roseaux, se plaisant et s’épanouissant car proches d’une petite source, située à une vingtaine de mètres du petit patrimoine de Maud. Elle était d’ailleurs en pourparlers pour acheter la parcelle en question.
    
    Les victuailles attendaient dans la grande glacière, et Maud vivait l’un des instants les plus étranges de sa vie. Elle s’était installée sur un drap blanc et s’était déshabillée à peine assise sur le coton. Depuis, elle éprouvait des émotions contradictoires qui la faisaient frissonner sous une chaleur bienfaisante. Des questions et des idées se mêlaient dans un maelstrom d’images et de pensées. L’une de ces questions revenait en boucle. Était-elle devenue folle ? Quant à l’image qui lui venait à l’esprit ...
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