-
Le ramoneur
Datte: 25/12/2024, Catégories: fh, cérébral, Humour occasion, Auteur: Juliette G, Source: Revebebe
... grimace embarrassée. — Désolé de vous avoir fait peur… — Oh… Vous m’avez surprise, oui… Bien sûr. Je vous fais confiance. Mais il n’y a pas de raison pour ne pas ajouter ce travail au devis… — Ça ira, madame L. Prenez ça comme un geste commercial. Et si un jour j’ai envie d’un beau jardin, ou de refaire mon petit chez moi, vous me ferez un prix d’ami… À tout à l’heure… — Je vais me faire un casse-croûte… Vous en voulez un ? Maud avait élevé la voix pour être sûre que son employé d’un jour puisse l’entendre de son camion. — Quand j’en aurais terminé alors… Je n’aurais plus à remonter sur votre toit. Ça vous va ? — D’accord… Je vais préparer tout ça et vous attendrai. Ce sera comme un petit piquenique… — C’est gentil. Merci ! Tant pis pour sa subite fringale. Maud sourit quand le ramoneur passa devant elle, un petit seau contenant un sac de plastique à la main, et une sacoche en bandoulière. — Du ciment et de l’eau. J’ai vu un robinet au mur de derrière. — Je peux vous aider si… — Vous allez m’inviter à un piquenique… Vous en faites bien assez. Le charme du cowboy était rompu, mais l’homme restait un George Clooney très acceptable. — Vous piqueniquez toute nue ou je dois enfiler un smoking ? Il avait souri gentiment et s’était éloigné sans rien ajouter. C’était une plaisanterie un peu trop osée, pour la poser à une cliente inconnue, mais la petite blague était bien amenée. Évidemment, même une dinde aurait saisi l’arrière-pensée de cette petite ...
... phrase. Ce charmant ramoneur le savait pertinemment. Comme ce type devait être conscient de son charme. Sans oublier que Maud lui avait avoué se balader à poil quand elle en avait envie. — Un piquenique… Elle a raison, Juliette. Tu vires à la gelée de cervelle… Tu lui dis que tu es pressée… Alors autant qu’il laisse tomber le côté pique, et qu’il te nique tout simplement… Ouais, c’est brut de décoffrage ça… Maud avait passé ses mains dans ses cheveux courts et avait poussé un long soupir. — Pourquoi tu ne lui dirais pas que le calme, la nature, la solitude, c’est bien beau… mais que tu n’as pas fait l’amour depuis six mois… Tu ajoutes juste qu’il te plaît vraiment beaucoup et voilà… Maud s’était parlé à elle-même. Un léger murmure. Elle le faisait souvent. Peut-être qu’elle passait trop de temps toute seule. — Tu es excitée… Une simple phrase… C’est fou ça… Maud avait préparé une petite collation composée de tranches de rôti cuit au sel, de salade de tomates et d’œufs durs. Du fromage et du pain. Deux bières et une bouteille de Juliénas conseillée par Juliette. La réparation de la cheminée avait paru longue à Maud mais décidément, ce matin, le temps semblait défiler au ralenti. Ce n’était qu’une impression, et elle avait sursauté une nouvelle fois, quand le ramoneur déboula de derrière une haie. La jolie haie de bambou qui isolait de la maison, le petit bâtiment qui servait de garage et de rangement à Maud. Bientôt, elle l’aménagerait en petit espace à ...