Morris Garage
Datte: 22/12/2024,
Catégories:
fh,
hplusag,
inconnu,
campagne,
revede,
intermast,
Oral
pénétratio,
fsodo,
occasion,
Auteur: Landeline-Rose Redinger, Source: Revebebe
... Montélimar. Rien. Nous demeurions invariablement en comité restreint et seule la cooptation annexait parfois un nouveau venu, mais tellement semblable aux autres.
Parfois, qu’un serveur, qu’un client de l’auberge me laisse les viscosités d’une sodomie fugace agrémentait ma nuit. Mais la journée, joyeuse et conviviale, me renvoyait au parfum de la lassitude. Pour tromper ces longues heures, ces journées surfaites où la croisière s’amuse, j’aimais me fixer un petit défi du soir.
Trinquer avec tous nos amis autour de la table ne pouvait que s’accompagner au préalable du plaisir heureux de garder en moi le jus suave d’un inconnu dans ma bouche, et le sentir filer dans ma gorge, suivi par la rondeur d’un vin de pays, d’un champagne bulleux. Santé ! criais-je en souriant à mes amis, santé ! Un bonheur n’arrive jamais seul. Et j’embrassais Marc avec la fougue d’une inlassable amoureuse.
J’ai cette grande faculté de me fondre dans un groupe, et dans celui de Marc je ne déparais pas. J’adhérais allègrement aux envolées lyriques de l’oncle Henry. Je gloussais joyeusement dans le chœur des épouses et amies, mais tenace et adhésif, l’ennui me collait à la peau.
Le soir dans les auberges, après le lustrage des carrosseries, après le repas commun, je rêvassais aux côtés de Marc qui affichait un sourire béat, le nez dans Gazoline, le magazine des passionnés.
Je rêvais de nuits communes, de mains huileuses, d’autres vidanges, d’autres pistons, d’astiquer d’autres ...
... carrosseries. C’est en frissonnant de chaleur humide que je m’endormais.
Si ce n’était la vie parallèle que je m’étais construite, j’aurais certainement bel et bien connu les affres et la douleur des dépressifs chroniques.
Le goût du bon goût me déprimait. On aimait la belle vie, on aimait la belle culture, s’extasiait du bon vin. Repus de bons repas, on s’endormait en ronflant. Cette élitiste engeance, oh ! dans quel marasme me mettait-elle. Ma dynamique buccale était plus populaire. Leur délicate délicatesse relevait du pouvoir absolu.
Même si les beaux jours apportaient avec eux les échappées provinciales, dominicales et motorisées, soyons honnêtes, le reste de la semaine m’appartenait. Et je mettais – avec un tantinet d’espièglerie –, je mettais les bouchées doubles. Il m’arrivait parfois, tandis que la caravane démonstrative des rallyes-men s’agitait autour de moi, il m’arrivait de profondément sombrer dans un sommeil, balancé par le ronronnement des moteurs et la chaleur de la saison. Sous mon grand chapeau élégant, la pénombre me renvoyait à celle des nuits précédentes, où loin des espaces codés de mes amis bourgeois, je laissais mon corps pétri des mains rudes, brutes et sans grâce. Ma bouche n’était pas gastronome, le jus panaché des sexes qui l’emplissaient n’était ni un grand vin, pas plus qu’un millésime. Plus que le goût du sperme, j’en aimais la tiédeur. Aurais-je semblablement à Jean-Eudes souffert d’agueusie passagère que j’en aurais souri. J’aimais l’empoignade ...