1. Une fausse simulation


    Datte: 04/11/2024, Catégories: fh, fplusag, cinéma, Oral fsodo, Humour occasion, Auteur: Jacquou, Source: Revebebe

    Ce matin-là, Karine se leva l’humeur maussade. C’était le jour où elle allait tourner une scène de sexe prévue dans le scénario. Une scène particulièrement chaude, à ce qu’elle avait vu, où elle devrait simuler l’orgasme. Mais impossible de se dérober. Son contrat, fort bien doté, ne comportait aucune échappatoire. Elle avait bien essayé de négocier avec le producteur et le metteur en scène pour se faire remplacer par une doublure, mais c’était impossible scénographiquement. « On doit voir le plaisir que tu prends, c’est incontournable », lui avait dit Mike, le metteur en scène et en même temps le scénariste. La veille, elle avait prévenu son mari et ses deux filles de la raison de sa morosité. Celles-ci s’étaient énervées :
    
    — Tu te rends compte de la situation où ça nous met, vis-à-vis des gens, des profs, des copines, qu’on puisse te voir toute nue sur les écrans et en plus en train de faire l’amour ? Ce n’est plus possible que tu continues, ce n’est plus de ton âge.
    — Comment ça, de mon âge ? avait répliqué sèchement Karine.
    — Ben oui, quoi, tu as cinquante ans, non ?
    — Et alors ? Tu veux qu’on me mette au rebut ? C’est déjà assez dur pour les actrices de survivre à leur jeunesse et si en plus, elles doivent subir les états d’âme de leur famille, autant se mettre en retraite tout de suite. Et puis quoi, je suis si moche à poil ? Tu en penses quoi, chéri ?
    
    Paul, le mari de Karine, aurait voulu éviter de se placer dans le débat. Il s’était fait depuis longtemps à ...
    ... l’idée que vivre avec une femme aussi exposée publiquement que Karine ne comportait pas que des avantages, loin de là. Mais enfin, il fallait bien admettre que c’était aussi valorisant d’être marié avec un canon pareil. Karine avait conservé un corps superbement épanoui qui le faisait triquer plus souvent qu’à son tour et dont il usait sans parcimonie, suscitant dans son entourage professionnel des jalousies parfois pesantes et même des propos grivois : « Tiens, j’ai vu l’autre jour au cinéma ta femme se balader à poil. Putain, quels nichons, tu ne dois pas t’embêter, mon salaud… », lui avait dit un collègue. De quoi rendre fier un mâle…
    
    — Bon, les filles, votre mère est actrice, pas prof… il faut vous y faire, c’est votre destin. Vous n’allez quand même pas lui faire changer de métier, dit Paul.
    — Merci chéri. Oui, je suis actrice et quand je tourne, ce n’est pas votre mère ni ton épouse, c’est quelqu’un d’autre qui joue la comédie, ce n’est plus vraiment moi. Laissez-moi ma liberté d’exercer ma vocation et je vous laisserai la vôtre, mes filles, quand le moment sera venu pour vous de choisir un métier.
    
    La discussion en resta là mais elle perturba néanmoins le sommeil de Karine. Si bien qu’au lever, elle dut constater qu’il lui faudrait forcer sur le maquillage pour effacer les traces de cette nuit agitée. Mais Gaëlle, la maquilleuse du plateau, faisait des miracles. Et c’est dans cet état d’esprit qu’elle gagna le studio de tournage.
    
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    Karine attendit ...
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