1. L'album photo d'Anne 2


    Datte: 17/10/2024, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Laetitia sapho, Source: Hds

    ... fait sécession. Le Nigeria était secoué depuis plusieurs années par des coups d’états successifs. Les tensions ethniques étaient à leur comble.
    
    Le gouvernement nigérian a formé un blocus autour du Biafra.
    
    Ce blocus et la guerre civile aboutiront à une grave crise humanitaire et à des massacres de la part de l’armée nigériane. Les populations de la région se sont regroupées dans des camps de réfugiés, où la famine sévissait. A l’époque, nous avions tous en tête ces photos d’enfant biafrais mourant de faim.
    
    La médiatisation de la famine de la part du gouvernement biafrais, accusant le Nigeria de génocide aboutira à un des tout premiers élans de solidarité internationale.
    
    La France était un des rares pays à soutenir le Biafra, l’Angleterre, l’URSS et les Etats-Unis s’étaient rangés du côté du gouvernement nigérian. Les intérêts stratégiques et économiques étaient énormes, Le Biafra était la région du Nigeria où se trouvait les réserves de pétrole du pays, la région la plus riche, donc. Ce qui se passait au Biafra, au début de la guerre civile, était inconnu du monde. Seuls les bénévoles de la Croix-Rouge étaient présents dans les camps de réfugiés. Un certain nombre de médecins français se sont portés volontaires pour aller travailler dans les hôpitaux et les centres d’alimentation du Biafra assiégé. Ils ont été victimes aussi d’attaques de l’armée nigériane et on vus des civils se faire assassiner et mourir de faim. Ces médecins ont publiquement critiqué le ...
    ... gouvernement nigérian, la politique internationale et aussi la Croix- Rouge, même si elle était présente sur place et qu’elle aidait, pour leur silence face au désastre humanitaire et à l’horreur de la situation au Biafra.
    
    En nous rendant là-bas avec Pierre, c’est l’angle que nous avions choisi. Nous étions, sans le savoir à l’époque, en train de présenter la naissance de l’action humanitaire. Seule existait alors, la Croix- Rouge internationale.
    
    J’ai pris là-bas en photo un tout jeune médecin, Bernard Kouchner. Le voilà là, un des plus véhéments et surtout parmi les plus investis. Avec ses collègues sur place, ils ont décidé qu’il fallait une organisation humanitaire indépendante qui ignorerait la politique, les religions, les intérêts économiques et qui donnerait la priorité aux victimes.
    
    C’est là qu’on leur a donné ce surnom des « French Doctors ». Bernard Kouchner et ses amis vont créer deux ou trois plus tard Médecins sans Frontières qui existe encore aujourd’hui. Qui existe encore aujourd’hui, hélas, devrais-je dire !
    
    - Pourquoi hélas Mamie ? Ce qu’ils font, c’est super.
    
    - Mais non, ce n’est pas ça que Mamie veut dire !
    
    - Quoi alors ?
    
    - Ben t’es idiot ou quoi ! Elle dit hélas, parce qu’aujourd’hui après tout ce temps, on a toujours besoin de gens comme eux et d’organisations internationales. Rien n’a évolué, les horreurs ne s’arrêtent jamais.
    
    - Comme les Restos du Cœur qui devraient exister pour un hiver et qui sont toujours là, plus de 30 ans ...
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