Amours d'amazonie
Datte: 19/07/2019,
Catégories:
fh,
forêt,
Humour
aventure,
Auteur: Amazonikk, Source: Revebebe
... dos !
— Il ne s’agit pas de nager.
— Mmmmh. Tu m’aideras ?
— Tu me mordras ?
Un sourire espiègle et un bout de langue rose passe sur tes lèvres :
— Seulement si tu profites de la situation.
— J’y réfléchirais.
— À quoi ?
— À savoir qui le caïman mord cette fois.
Coup d’œil intrigué vers la rivière…
Je te prends par la main et te guide. Très concentrée à avancer un pas, puis l’autre. Le tronc oscille un peu. Tu serres fort mon bras. Je me retourne et te prends fermement par la taille, marchant à reculons.
— Juges-tu que je profite de la situation ?
— Juste ce qu’il faut, fais-tu avec un léger tremblement dans la voix.
— Je ne voudrais pas abuser, fais-je en faisant mine de lâcher.
— Non, non, non ! C’est bien comme ça !
Quasiment arrivés de l’autre côté, je te soulève et te pose fermement sur le sol. Tu m’offres un large sourire soulagé.
— J’oublierai Jane !
— J’oublierai la fleur carnivore.
oooOOOooo
Nous marchons sur un layon à peine marqué. Donnant parfois un coup de machette pour ouvrir la voie. Les grands arbres croisent leurs tentaculaires racines en tous sens. Courbée sous ton sac à dos, tu avances résolument. Montées et descentes sur un sol humide de feuilles en décomposition, dans la touffeur de la jungle. Les vêtements adhèrent à la peau. Je me retourne parfois pour t’admirer à la dérobée. Tu donnes une si complète impression de fragilité, démentie par la dureté de tes traits et ce pli qui barre ton front, illustrant ton ...
... courage d’avancer sans gémir dans ces conditions qui te sont si nouvelles et inconnues…
Alors que je freine ta chute pour la énième fois, je te garde, cette fois, plus longtemps contre moi. Tu me jettes un petit sourire navré. Je te fais asseoir sur une racine, enlève ton sac de tes épaules et frictionne doucement les marques rouges qu’ont laissées les bretelles. Tu fermes les yeux. Je relève une mèche rousse qui tombe sur tes yeux. Tu souris derrière tes paupières closes, le visage légèrement levé :
L’appel d’un baiser…
Que je ne te donne pas.
Pas encore…
Un petit claquement de doigts, un frôlement sur le bout de ton nez, je te désigne la course pressée et serrée des grandes fourmis ata, qui portent haut les feuilles qu’elles ont découpées, suivant une route parfaitement nettoyée qui raye la forêt. Nous contemplons un grand moment l’interminable défilé des minuscules bouts de feuilles qui finiront en mycélium au fin fond d’une fourmilière géante pour nourrir ses millions d’habitants.
— Enlève tes chaussures.
— Pourquoi ?
— Une autre surprise.
— Mmmmh, d’accord.
Tu me donnes tes mocassins que je fourre dans mon sac à dos. Je te prends la main pour te relever. Tu poses un pied au sol, puis l’autre, esquisses quelques pas prudents.
— Que ressens-tu ?
— Mmmmh, c’est glissant et humide.
— Et puis ?
— Tiède et doux.
— C’est tout ?
— Presque… intime.
— C’est vrai. Veux-tu remettre tes chaussures ?
— Non, je vais essayer un moment. Je te dirai.
Nous ...