1. Amours d'amazonie


    Datte: 19/07/2019, Catégories: fh, forêt, Humour aventure, Auteur: Amazonikk, Source: Revebebe

    ... nous quittons la ville. La route est longue, tu me poses mille questions sur « comment c’est ici ».
    
    Réponse : tout simple, on vit de nature et de surprises.
    
    — Ah ? Et pour l’eau fraîche ?
    — Ça fait partie de la nature et des surprises !
    — Mmmmh ?
    
    Nous continuons à badiner au long des kilomètres qui passent. Je t’indique les palmiers qui défilent et tu essayes de prononcer leurs noms. Tu les mélanges un peu. Nous rions. Je te donne les noms des rares villages qui jalonnent l’interminable route de l’ouest. Le vent fait voler tes longs cheveux qui parfois me caressent la joue. Je m’enivre de leur odeur. Tu détailles le paysage, demandes le nom de cet oiseau, de ce papillon…
    
    — Le chauffage, c’est indispensable ?
    — Non, mais il est bloqué.
    — Dommage que ce soit au maximum. Tu n’as jamais pensé à changer de voiture ?
    — Pas d’infidélité ! Elle m’a toujours ramené de n’importe où.
    — Et c’est là où nous allons ?
    — À peine un peu plus loin…
    
    La chaleur me convient bien à moi : elle détrempe ton front et fait perler des gouttes de sueur sur ton front et ton joli nez. Elle fait haleter ta poitrine comme sous des caresses un peu prononcées.
    
    oooOOOooo
    
    Trois heures d’asphalte avant d’emprunter la longue piste rouge. Les cahots nous font danser et bondir. Les coups de volant pour éviter les trous nous jettent l’un contre l’autre. Les flaques obscurcissent le pare-brise de la boue rouge de la latérite que les essuie-glaces arthritiques ont du mal à chasser. Les ...
    ... deux murs végétaux qui bordent le mauvais chemin finissent par se resserrer, se rassembler en une voûte, et font peser une ombre bienfaisante sur le métal surchauffé.
    
    — J’ai très soif. As-tu de l’eau ?
    — Oui.
    — Où ça ?
    — Dans pas longtemps.
    
    Tu me regardes avec un air interloqué :
    
    — Un bar sur cette piste perdue ?
    — Mieux que ça.
    
    La forêt s’ouvre brusquement. Je stoppe le véhicule. Deux troncs sont posés en travers d’une crique (1). Une volée de planches disparates clouée dessus.
    
    — Tu viens ?
    — Quoi faire ?
    — Boire.
    — Où ça ?
    — Là en bas.
    
    Nous descendons le long du pont. Accroupi dans la rivière aux reflets roux, je bois dans le creux de mes mains, longuement. Tu m’observes un long moment, puis, d’un hochement de tête fataliste, tu m’imites sans autre forme de procès. Après avoir bu et lavé ton visage, ton regard ravi se pose sur moi. Rafraîchie, tu es belle et j’ai envie de te prendre contre moi.
    
    — Alors, cette eau fraîche ?
    — Pas déçue, et curieuse de découvrir la suite des surprises.
    
    Je te prends la main pour t’aider à remonter le long du talus. Tes doigts fins me donnent un petit choc électrique. Je les sens se tortiller avant de les lâcher, arrivés en haut. Nous regagnons l’auto.
    
    Nous passons sur le pont dans un claquement de planches soulevées. Je te vois crisper les lèvres et plisser les yeux en contemplant l’eau et les rochers qui défilent paresseusement sous les roues, quelques mètres en dessous, puis te laisser aller au fond du ...
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