Chapitre VII - Échec au Roi
Datte: 20/09/2024,
Catégories:
fh,
train,
Humour
fantastiqu,
fantastiq,
Auteur: Iovan, Source: Revebebe
... flot d’adrénaline qui me faisait panteler. Il fallait que j’arrive à Carla… Il fallait la prévenir… Il était là ! Et cette sonnerie qui… ! J’avais l’impression que ma poitrine allait éclater… Vite ! Vite ! Carla ! Ma Carla… J’étais fou de rage et d’angoisse, les hurlements qui me montaient dans la gorge se transformaient en borborygme grotesque… elle ne pourrait même pas m’entendre… et cette sonnerie… ! L’odeur se précisait, devenait de plus en plus forte. Le bruit et l’odeur ! Infernal.
Enfin, j’atteignis notre compartiment, j’aperçus ma belle toujours plongée dans sa lecture. J’essayai de hurler pour l’alerter… rien à faire. Et toujours cette sonnerie assourdissante !
Et là, je le vis.
Il était assis dans le compartiment, presque en face de Carla. Le visage tourné dans ma direction, il savait que j’arrivais. Il me fixait des deux trous noirs de son regard, impassible. Je m’essayai encore à hurler, ce fut tout juste un filet de voix qui sortit de ma gorge, et que moi-même, j’entendis à peine. Carla, toujours absorbée par sa lecture, semblait ne même pas s’être aperçue de l’odieuse présence.
Il se leva, silhouette malingre et bancale, ma belle ne leva même pas la tête, et il ouvrit la porte. Sa voix caverneuse me fit frissonner.
— Je te l’avais bien dit qu’on se retrouverait, petit con !
Il avait grandi ! Je sentis la chair de poule me couvrir tout le corps.
Il fit un pas vers moi.
— Recule, amigo !
Cette sonnerie !
— Qu’est-ce que vous voulez ...
... ? Que voulez-vous faire ?
Ma voix ! J’avais retrouvé ma voix !
— Ce que… JE VEUX ?
Il éclata d’un rire sardonique de comédie.
— Ce que je veux ne te regarde pas… Je ne rends de compte à personne !
Il avançait, il avait grandi encore, il était maintenant aussi grand que moi. Il me semblait que la sonnerie était plus forte, encore.
— Par contre ce que je VAIS FAIRE… Ça, je peux t’en parler… Je vais baiser ta pute.
— Enculé !
Dans un geste de rage, je lui balançai le gobelet de café au visage. Il se figea comme frappé de stupeur et lentement s’essuya du dos de la main, me fixant de son regard vide, tous ses traits frémissant de fureur. Il me dépassait d’une tête.
— Petit salaud ! Du lyophilisé ! Tu n’as, vraiment, aucun savoir-vivre… Mécréant ! Infâme sacrilège ! C’est même pas du vrai café ! Non, mais j’hallucine, là !… C’est la première fois qu’on ose : de l’instantané… !! Je suis bleu ! Ah ! Toi, tu m’auras tout fait, hein ? Mais tu sais dans quel bled on est, là ? Tu le sais ? En Italie ! On est en Italie ! Et à quoi j’ai droit :… du Nescafé ! Monsieur me balance un Nescafé ! Apostat… infâme blasphémateur ! Rien que pour ça, tu mérites d’être châtié !! Du lyophilisé !!
Je hurlai :
— Carla ! Carla chérie… Va-t’en ! Il est là ! Barre-toi ! Vite !
— Carla… Ma chérie ! Gnagnagna…
Prenant une voix niaise, il se foutait de ma gueule ! Je lui balançai un grand coup de savate dans les nonnèques. J’eus l’impression d’avoir shooté dans un mur.
Je ...