1. Chapitre VII - Échec au Roi


    Datte: 20/09/2024, Catégories: fh, train, Humour fantastiqu, fantastiq, Auteur: Iovan, Source: Revebebe

    ... Adorée au bord de la Scarlighett, rivière de mon enfance, courant limpide dans son écrin de verdure au nom étincelant de gouttes d’eau, de souvenirs et de lumière. Au retour… Nous irions tous les deux, au retour !
    
    Ma Divine Carla était là, sagement assise, face à moi, regardant distraitement la banlieue dérouler son film gris. Une fois de plus, je me perdais dans sa contemplation. Dieu, qu’elle était belle !
    
    — Ma belle perverse, mon aimée, ma petite pute adorée, ma salope chérie, ma joie… laisse-moi te dire que tout ce qui m’est venu de toi, tout ce que tu m’as donné, m’est une bénédiction… je t’aime, mon amour… Il faudra au moins que je devienne roi pour espérer pouvoir t’apporter le royaume que tu mérites. Je t’aime, ma Reine… Schiavo* !
    
    Elle riait, légère…
    
    — Mon Roi, mon beau Roi !… Tu vas me faire l’amour, comme la première fois… J’ai envie que tu me baises, ta Majesté !
    
    Sa soif de vie, son appétit inextinguible, son désir dévorant me subjuguaient. Une fois de plus, je tombai amoureux.
    
    — Crois-tu qu’on serve au wagon restaurant, je n’ai vu personne dans ce train… !
    — C’est vrai, on ne se bouscule pas ! Pourquoi demandes-tu cela ? As-tu faim ?
    — Non, j’avais seulement envie d’un café…
    — Eh, bien ! Il n’y a qu’un moyen de le savoir : c’est d’y aller ! Café, ma Reine ?
    — S’il te plaît, mon Roi.
    
    Je déposai un baiser sur sa jolie bouche et sortis du compartiment, la laissant en tête à tête avec un de ces magazines papier glacé pleins de photos qui ne ...
    ... mettront jamais les méninges de qui que ce soit en surchauffe.
    
    Le train roulait toujours très lentement et c’était étrange de déambuler seul dans ce couloir désert, la sensation de malaise que j’avais éprouvée en montant dans ce train s’amplifiait, j’étais mal… Je n’avais qu’une hâte, retrouver ma Carla.
    
    J’arrivai au wagon-bar, désert lui aussi, pas une âme, pas un bruit. Je ne cherchai même pas à appeler, c’était inutile. Je m’apprêtais à repartir quand un cliquetis se fit entendre, provenant des distributeurs automatiques alignés près du bar. Je m’approchai. Avec son bruit creux caractéristique, un gobelet en plastique tomba dans son logement, un nouveau cliquetis, un voyant rouge qui clignote et la machine cracha un jet brun et mousseux… Je m’emparai du gobelet d’ersatz et repartis vers le compartiment où m’attendait ma belle. Je remarquai que le train ne roulait plus, il était arrêté dans ce qui ressemblait à une gare désaffectée et enveloppée de brume.
    
    En chemin, je pensai que c’était loin d’être une boisson royale que je portais à ma Reine, quand je sentis tous mes poils se hérisser : l’odeur, l’odieuse odeur flottait dans le couloir ! L’Infâme était dans notre train ! Je hurlai « Carla !! » au moment où retentissait une sonnerie stridente, et me mis à courir vers notre compartiment
    
    Comme dans un cauchemar. Je constatai que je n’avançai pas, mes mouvements se décomposaient en un ralenti désespérément lent… mon cœur dans ma poitrine s’affolait, shooté par un ...
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