1. Convalescence et jugement


    Datte: 07/03/2018, Catégories: frousses, rousseurs, nonéro, Auteur: Frédichounet, Source: Revebebe

    ... ou fille du majordome de la série "Magnum"…
    
    L’homme qui l’avait bousculée avait écopé de 6 mois de prison avec sursis, 30.000 euros de dommages et intérêts, et d’une interdiction de s’approcher intentionnellement de Mademoiselle Higgins Mary, à moins de 500 mètres.
    
    En même temps qu’elle lisait, la conversation entre elle et sa grand-mère tournait, dans sa tête. Elle comprenait maintenant où celle-ci voulait en venir : si c’était un accident, alors le jugement était une injustice.
    
    Et si on allait voir ce qui est advenu de Franck, depuis que nous l’avons laissé, dans la cellule de garde à vue…
    
    Pour lui, l’arrivée du soleil après sa nuit blanche au poste de police, n’avait fait que faire coïncider un jour avec un autre. Le café qu’on lui avait servi en guise de petit-déjeuner, n’avait eu de "café" que le nom… tout juste si on l’avait autorisé à prendre une douche. Puis on l’avait remis dans sa cellule, où il dut attendre deux heures sa "comparution immédiate".
    
    Celle-ci s’était plutôt mal passée, puisqu’en plus du jugement que vous connaissez, il avait failli écoper d’un outrage à magistrat, quand il avait élevé un peu trop la voix pour se défendre. Et puisqu’un malheur n’arrive jamais seul, le juge, qui était une femme, l’a autorisé à partir, mais seulement après l’avoir lourdement sermonné. Résultat, il était épuisé, se sentait sale malgré sa douche, et légèrement désorienté.
    
    Il resta un court instant au bas des marches du palais de justice, se demandant où ...
    ... était son appartement, et ce qu’il crut être un rayon de soleil attira son regard vers sa droite. Un type, un peu plus petit que lui marchait dans sa direction, la main tendue, un sourire hypocrite accroché à son visage. Franck ne nota pas grand-chose de la physionomie du bonhomme, ni le fait qu’il tenait un petit carnet dans sa main gauche, ni qu’il portait un appareil photo en bandoulière. Cinq minutes plus tard, le "moulin à parole" le quitta, un sourire carnassier aux lèvres, tandis que Franck se demandait ce que ce dernier lui voulait. Il oublia instantanément son visage, et retourna à sa préoccupation première ; où diable se trouvait-il ? Enfin, il retrouva la mémoire.
    
    Son arrivée chez lui ne fit rien pour dissiper son sentiment de perdition. Il resta un long moment, assis sur son canapé, la tête dans les mains, à évoquer les deux jours qu’il venait de vivre… enfin, cela n’était pas tout à fait juste. Disons plutôt qu’il avait dû subir ce que son esprit lui imposait.
    
    Plusieurs sentiments s’étaient enchaînés dans son esprit : tristesse, dégoût, colère, et d’autres aussi, qu’il n’arrivait pas à analyser… mais ce qui prédominait c’était que quelque chose lui échappait. Il avait surtout la conviction qu’il était l’unique responsable de tout ce qui lui était arrivé.
    
    Pour mieux revivre les évènements, il s’allongea, et ferma les yeux. C’est ainsi que l’épuisement prit possession de lui, et qu’il sombra dans un sommeil sans rêves. Il se réveilla en sursaut, quelques ...