1. Convalescence et jugement


    Datte: 07/03/2018, Catégories: frousses, rousseurs, nonéro, Auteur: Frédichounet, Source: Revebebe

    Mary reprit connaissance alors que la sirène de l’ambulance retentissait, sur la route de l’hôpital. Une douleur sourde irradiait de son nez, se répandait à son visage pour l’empêcher de se rappeler de ce qu’il s’était passé. Quelque chose l’empêchait d’inspirer par le nez. Elle porta une main de plomb à celui-ci, et constata qu’un pansement lui couvrait près de la moitié du visage. Elle tâta l’arête de son nez et la douleur lui fit pousser un gémissement. Un sanglot la secoua et elle se mit à pleurer en silence. Elle ignorait la raison de sa tristesse.
    
    Un interne lui apprit qu’elle avait le nez cassé. D’une certaine façon, cela la rassura.
    
    La nuit qui suivit l’opération de son nez, qui se passa le mieux du monde compte tenu du fait que la cassure avait été nette, elle fit un cauchemar. C’était surtout la harpie de son rêve qui lui faisait peur : une horrible bonne femme, les cheveux sanglants, hirsutes, torturait une toute jeune fille qui lui ressemblait beaucoup. En fait, au bout d’un moment, elle se rendit compte que la sorcière aussi lui ressemblait. Elle se réveilla en sursaut, en poussant un hurlement qui précipita l’infirmière de nuit dans sa chambre. Cette nuit-là, elle ne trouva le sommeil qu’aux premières lueurs de l’aube. On la réveilla, sans pitié, à l’heure du petit-déjeuner. Elle se souvenait de ce qui s’était passé, mais elle ne fit aucune relation avec son cauchemar de la nuit.
    
    Aimée, sa grand-mère qui était le dernier membre existant de sa famille, ...
    ... venait la voir chaque jour. Elle lui apprit sa sortie prochaine et lui proposa qu’elle vienne achever sa convalescence chez elle, ce que la jeune femme accepta.
    
    Quand elle se retrouva dans la maison de sa grand-mère, à la sortie de la ville où elle-même habitait, elle perdit l’environnement sécurisant de l’hôpital. Cela pouvait peut-être expliquer qu’Aimée dût lui proposer un petit séjour en maison de repos. En effet, les cauchemars ne cessaient plus, avaient même tendance à s’enchaîner au cours d’une même nuit. Cela n’était rien comparé aux hallucinations qu’elle avait étant totalement éveillée. Soudain, alors que rien ne le laissait présager, elle fondait en larmes, tremblait de tous ses membres, pleurait que le visage de son "agresseur" ne quittait pas son esprit, se mêlant à celui de la harpie de son premier cauchemar. Un visage horriblement déformé où grouillait une faune d’insectes, plus répugnants les uns que les autres ; asticots, araignées, j’en passe et des pires !
    
    Plusieurs jours passèrent avant que le directeur ne lui demande de le suivre avant l’une de ses visites quotidiennes. Il lui apprit que personne n’arrivait à calmer Mary, que ses cauchemars et hallucinations étaient sur le point de la rendre folle. La vieille dame qui l’instant d’avant paraissait dix ans de moins que son âge réel, fondit en larmes et ses traits rattrapèrent ses années. Le chagrin la décomposait sous les yeux du directeur, qui lui-même sentait une boule obstruer sa gorge. Il se leva, ...
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