1. Convalescence et jugement


    Datte: 07/03/2018, Catégories: frousses, rousseurs, nonéro, Auteur: Frédichounet, Source: Revebebe

    ... consoler la demoiselle qui lui fit, certes un minuscule, mais réel sourire. Puis, elle ajouta un "mais". Il ne fallait pas qu’elle laisse passer cette occasion !
    
    Sa petite fille "reprenait du poil de la bête" et même si ce qu’elle s’apprêtait à lui dire devait les brouiller, c’était peut-être la seule chose qui pourrait réellement l’aider à échapper à l’asile de fous !
    
    — Ma chérie, écoute, et n’oublie pas que je t’aime… Je t’ai bien écoutée, et je pense que tu n’as pas été juste avec ce monsieur…
    — Oh… c’est pas… vrai !
    — Mary… arrête ! D’après ce que j’ai entendu, je crois qu’il s’est excusé, non ?
    — Je ne sais pas… je croyais qu’il… se moquait de moi…
    — Franchement, c’est vraiment ce que tu croyais ?
    — Oui… euh, non… je ne sais plus…
    — Moi, j’ai plutôt l’impression, qu’il a "payé" pour les autres… tu ne crois pas ?
    — J’sais pas…
    — … Mary, essaye de te mettre à sa place une seule seconde… d’abord, il fait tomber une jeune fille, qui le repousse quand il s’excuse. Elle se met à pleurer, pendant que lui se rend compte qu’elle ne veut pas de son aide, et qu’elle refuse ses excuses… que veux-tu qu’il fasse ? Alors, il reste planté là, ne sachant plus quoi faire, et, tout à coup, une hystérique se jette sur lui et le roue de coups !… Mary, tu te rends compte… tu as frappé quelqu’un ! Tu l’as insulté, et pour finir, tu as manqué lui briser le tibia d’un coup de pied !…
    
    Tandis qu’elle faisait la morale à sa petite-fille, elle se maudissait dans sa tête. Elle tenta ...
    ... de modérer la cruauté qu’elle ne voulait surtout pas témoigner, à cette dernière :
    
    — Ma chérie, je t’en prie… dis-moi que tu comprends… moi, je sais tout ce que tu endures, depuis longtemps : les regards en coin, les murmures dans ton dos, ou carrément les insultes… Dis-moi que tu sais que ce jeune homme n’y est pour rien…
    — Tu veux dire… que c’était un accident ?
    — Mary, c’était un accident.
    — …
    — Par contre, quand tu l’as frappé, ce n’en était pas un… écoute, je ne veux pas minimiser ce qu’il a fait, hein, mais peut-être que lui t’a frappé sans s’en rendre compte… comme un réflexe défensif… je ne sais pas… aide-moi, essayes de réfléchir. - Ce que tu veux me faire comprendre, c’est que ce serait moi qui l’aurais agressé ?
    — Oh non, surtout pas… disons que tu as eu une réaction un tantinet disproportionnée… ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit.
    — Pardon… d’accord. Pardon.
    — Je crois que ce n’est pas moi qui ai droit à des excuses…
    
    Devant le regard étonné de la jeune fille, Aimée tira une enveloppe de son sac à main.
    
    — Il y avait ça dans ton courrier, il y a un peu plus d’une semaine.
    
    Elle s’assit dans le lit et sa grand-mère lui cala l’oreiller derrière le dos. Elle l’en remercia d’une bise et d’un sourire, et lut la lettre. C’est ainsi qu’elle apprit que le jeune homme s’appelait Franck Machin. Elle pensa que c’était un peu… ridicule, s’en voulut tout de suite. Après tout, Mary Higgins ne valait guère mieux, dans le genre "presque auteur" de roman, ...