Dans l'enfer de la bibliothèque - Histoires de Sexe

Dans l'enfer de la bibliothèque

... serais prête à lui obéir. Il y a certainement du plaisir à obéir, n’est-ce pas, si cela permet de braver les interdits, mais il y a un « mais », Dimitri, et c’est là ce qui pêche dans votre texte, c’est que je ne peux pas obéir à n’importe qui, au premier venu. Il faudrait que j’aie confiance dans cet homme, une confiance aveugle pour faire ce qu’il m’obligerait à faire alors que je ne le voudrais pas. Au moindre doute, tout s’écroule, vous comprenez, et moi, eh bien, je suis une fille qui doute, toujours… et qui doute surtout d’elle-même ! Je ne sais pas pourquoi je vous dis tout ça, vous vous en fichez sûrement et vous me prenez pour une idiote, n’est-ce pas ?
— Mais non, dit-il doucement en posant sa grande main sèche sur celle d’Odile. C’est extrêmement intéressant, au contraire. Dites-moi si je me trompe, c’est déjà un gage de confiance de me dévoiler cela, non ?
— Peut-être, oui. Vous m’avez fait confiance le premier, en fait, en me confiant votre nouvelle. Cela m’a touché. Alors…
— Alors si nous avons confiance l’un dans l’autre, nous pouvons jouer ensemble au jeu décrit dans la nouvelle. Qu’en pensez-vous ? Voudriez-vous vous reposer sur moi et faire ce que je vous demande ? Pour ma part, j’en serais très honoré et j’en ai très envie.
— Je… Vous obéir, à vous ? Quand ? Maintenant ? Je ne sais pas si…
— Regardez, Odile, j’ai amené un cadeau pour vous. Tenez.

Dimitri sortit de son cartable un collier de cuir rouge, orné de clous dorés, un bel objet, qui ...

... s’ouvrait et se fermait avec une simple agrafe.

— Vous voyez, dit-il en le lui tendant, il n’est même pas emballé. Je ne savais pas si vous alliez… mais vous m’avez ouvert votre cœur et vous êtes merveilleuse alors je suis sûr que nous allons beaucoup nous amuser ensemble. Je vous explique : ce collier sera le symbole de votre acceptation. Si vous décidez de le porter, vous déciderez de m’obéir, de faire tout ce qui me passe par la tête et Dieu sait si j’ai de l’imagination. Mais j’ai aussi de l’expérience, et de la sagesse. Aussi, en m’obéissant, vous ne risquerez rien. Et ce collier s’enlève facilement, dès que vous ne l’aurez plus, vous serez libre, le jeu sera fini. Vous comprenez ?

Odile regarda le collier, le tourna dans ses mains. Elle était pâle parce qu’elle comprenait que tout ce qui avait précédé depuis plusieurs semaines l’amenait à cet instant. Ce collier était ce qu’elle désirait et ce qui l’effrayait. Elle leva les yeux, et son regard croisa le regard clair et bienveillant du professeur. Que voulait-il ? La baiser ? Était-ce aussi simple que ça ? Il était un peu vieux et elle n’était pas sûre d’avoir envie d’un amant de plus. Gérer Antoine était peut-être suffisant. Pourtant, comme si elle était entraînée par le courant vers l’œil du cyclone, elle continuait de jouer avec l’idée du collier autour de son cou.

— C’est un bel objet, dit-elle, hésitante. Vous voulez… que je l’essaye tout de suite ?
— Je ne veux rien, moi. Je veux ce que vous voulez. Vous pouvez ...