1. Tout se joue le 18 juin.


    Datte: 13/09/2024, Catégories: Humour aventure, Auteur: Amateur de Blues, Source: Revebebe

    ... son avantage de me montrer ses vilains genoux et son décolleté fripé ?
    
    Je m’ennuie pendant tout le repas. Les serveurs sont guindés et essayent de nous faire croire que nous sommes dans un lieu étoilé, mais le chef n’est pas à la hauteur. Miss Alexandra joue au jeu de la séduction comme une actrice de série B, avec des moues de petite fille et des regards à la Greta Garbo. Elle boit verre sur verre. Le vin ne le mérite pourtant pas. Après un blanc de Californie qui troue l’estomac, le « sommelier » nous propose un vin chilien qui me rappelle le vin algérien que nous achetions à bas prix à la superette près du campus. Je me demande ce que je fais là.
    
    Je réponds par monosyllabes à la conversation insipide de mon Américaine et je fais mentalement le bilan de ma vie. Je me rends compte que je n’ai jamais su profiter des bons moments, obnubilé par la réussite à tout prix, tout ça parce que mon seul but était d’épater mon père qui ne croyait pas en moi. J’ai passé ma jeunesse, le nez dans les formules mathématiques pour décrocher un diplôme d’ingénieur, malgré mes faibles capacités intellectuelles. Ensuite, j’ai eu une idée géniale, une seule et j’ai passé les vingt années suivantes à tenter d’en faire une entreprise viable, c’est-à-dire le nez dans la paperasse soixante heures par semaine et tous les emmerdements pour occuper mes insomnies. Alors que m’occuper d’Adeline aurait dû être ma seule priorité.
    
    Quand Alexandra me propose de rejoindre sa chambre, je dois la faire ...
    ... répéter car je ne l’écoute plus. Il faut dire que ses longues tirades sur tout ce qu’elle a fait de formidable dans sa vie sont tellement ridicules. Nous sortons du restaurant et je dois la soutenir pour traverser le hall de l’hôtel tant elle titube. A un moment, elle est presque couchée sur moi et un petit sein mou s’échappe de sa robe. J’essaie de le remettre en place sans la lâcher et c’est assez délicat. Pendant la manœuvre, des lumières clignotent sans que je comprenne de quoi il s’agit. Nous parvenons finalement à l’ascenseur.
    
    Dans la cabine, elle m’embrasse, « à la française » dit-elle. Sa bouche a un goût de vinasse, son corps est collé contre le mien et je suis étonné de ne même pas bander. Une fois dans la chambre, elle disparaît aussitôt dans la salle de bains et me laisse enfin seul un instant. A travers l’immense baie vitrée, je contemple la Tamise et les tours de la City. Tout est si irréel que j’ai presqu’envie de me pincer pour me réveiller dans mon lit. Je regarde la porte et envisage de filer en douce. Mais mes brevets sont les gosses que je n’ai pas eus et je suis prêt à me battre pour eux.
    
    Quand la dame ressort de la salle de bains, elle est nue.
    
    — Alors, Chéri ? Je te plais ?
    
    Je ne sais pas répondre. Je n’aime pas son air d’ivrogne, ni son assurance. Mais elle se moque de mes réponses. Elle s’approche et s’attaque à ma braguette. Quand elle arrive à ses fins, elle s’agenouille avec ma nouille à moitié dure dans la main, prête à la prendre en ...