Lourds secrets et désirs légers - Histoires de Sexe

Lourds secrets et désirs légers

... parties au village voisin et qu’elles ne rentreront pas avant un bon moment… Alors tu peux toujours laisser libre cours à ton imagination. Je vais dire à Lilas que je t’invite pour dimanche. Tu viendras nous rejoindre très tôt et nous prendrons le premier repas de la journée toutes les trois…
— D’accord mais…
— … Ensuite nous irons nous promener. Ce sera un pique-nique.
— C’est quoi ?
— Nous mangerons dehors. Dans une prairie ou un joli coin de verdure. Je n’ai jamais fait de pique-nique moi non plus.

Les yeux noisettes s’étaient foncés et Adeline laissait filer un soupir d’agacement.

— T’as pas répondu à ma question… Tu as envie de nous trois ensemble ?
— Tu ne m’as pas demandé ce qu’il y aurait au menu.
— C’est quoi un menu ?
— Eh bien… Avant que tout ne s’éteigne, les gens allaient manger dans ce qui s’appelaient des restaurants. Là, on leur proposait tout un choix de plats. Les gens payaient pour se faire plaisir.
— Ils payaient… Comme du troc ou un échange pour manger ?

Les yeux vert d’eau plongés dans ceux de la jeune fille brillaient d’amusement.

— Oui. Maintenant, on mange parfois les uns chez les autres. Ta mère et toi vous êtes donné du mal pour me faire plaisir. J’ai vraiment adoré ton pain et les saucisses avec ta purée. Alors… Ce dimanche, Lilas et moi ferons tout pour te faire plaisir.
— Dimanche, c’est demain !
— Ah oui ?

Lyrie n’avait qu’une vague idée de la notion de temps ...

... ou plutôt se moquait de connaître le nom du jour qu’elle vivait.

— Eh bien demain donc… Tu seras notre invitée… Et si Lilas ou moi sommes au menu, tu pourras choisir celle que tu veux déguster.

Adeline l’insouciante, la jeune fille insolente et sûre d’elle-même en toutes circonstances était restée la cuillère en bois levée et la bouche ouverte en un O parfait. C’était par ailleurs ce qui faisait le charme de la jolie brune. Adeline avait un caractère entier et pouvait être insupportable la moitié du temps. Mais il arrivait que sous un mot ou sous une certaine émotion, Adeline la terreur se transforme en une jeune femme un brin naïve autant que timide et douce.

— Je pourrais vous manger toutes les deux…
— La gourmandise est un vilain défaut.

Si elle avait presque le souffle coupé, Adeline ne pouvait ignorer que la respiration de sa voisine s’était alourdie. Les pointes des seins de la tueuse de loups tendaient le tissu de son débardeur noir et Adeline découvrait subitement que l’amusement de Lyrie, s’il était bien réel, se mêlait à un sentiment plus profond. La tueuse n’était pas seulement amusée et son air moqueur dissimulait d’autres émotions. Une certaine tension, une touche de timidité, et de l’excitation. Une excitation peut-être plus intense que la sienne…

— Tu m’rends gourmande Lyrie. J’suis sincère tu sais… Tu te moques pas d’moi ?
— Non. C’est promis Adeline… Maintenant tais-toi et mange !