1. Mutinerie au Congo, Chapitre 02


    Datte: 05/08/2024, Catégories: Non Consentement / À contre-cœur Auteur: byHBuff, Source: Literotica

    ... l'un de ces moments à la météo idéale où il ne faisait ni trop chaud, ni trop froid, comme c'est habituellement le cas en juillet, le mois le plus frais de l'année congolaise. Les quatre femmes burent du café en dégustant des madeleines.
    
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    Gilles LeBlanc retourna au bureau cet après-midi-là. On rapportait des émeutes et d'autres incidents violents à Léopoldville, à Thysville, à Port Matadi et une nouvelle mutinerie venait d'éclater à Élisabethville. En Belgique, le public exhortait le gouvernement à envoyer plus de soldats au Congo.
    
    Gilles apprit qu'un bataillon de parachutistes était arrivé à Léopoldville et que deux compagnies avaient déjà pris la route pour parcourir les campagnes et démanteler les barrages routiers illégaux installés par des mutins, tandis que le reste du bataillon désarmait les soudards de Léopoldville, ramenant l'ordre dans la capitale. Le flot des réfugiés blancs put recommencer à passer la rivière vers Brazzaville.
    
    D'autres troupes étaient en chemin depuis la Métropole, par le pont aérien desservi jour et nuit par Sabena. Chaque avion quadrimoteur « Super-Constellation » qui avait évacué sa centaine de réfugiés revenait au Congo rempli de troupes armées jusqu'aux dents.
    
    C'était ce que Gilles LeBlanc craignait le plus, mais il le savait, c'était inévitable. Bruxelles ne pouvait pas se permettre d'agir autrement sous peine de commettre un suicide politique. Toutefois, c'était lui et les siens ...
    ... qui risquaient d'en faire les frais. Il fut soudainement pris de sanglots en pensant à ses deux grandes filles.
    
    Il téléphona au général de l'état-major à Léopoldville, lui conseillant vivement d'éviter les effusions de sang. Il ne pouvait pas en dire plus, car il savait son téléphone sur table d'écoute. Tout le monde se méfiait de tout le monde.
    
    Il confirma au général que la situation était calme à Camp Hardy depuis le 7 juillet. Ce dernier l'informa que de nombreux mutins étaient sortis de Camp Hardy et avaient posé des barrages routiers pour piéger les Belges en fuite, ceci s'ajoutant à une pléthore d'actes de violence commis dans les agglomérations.
    
    Des désordres éclataient partout. Chaque fois qu'on éteignait un incendie, deux autres se déclaraient ailleurs. Il fallait plus de troupes belges au Congo; Gilles et son général le savaient sans avoir à le dire sur cette ligne sous écoute. Ils savaient aussi que la protection des ressortissants civils passait avant celle des militaires et de leurs familles. Il faudrait rester à Camp Hardy, sans secours, jusqu'au retour à une sorte de normale.
    
    Avant de raccrocher, le général promit de tout faire pour régler la crise pacifiquement. L'africanisation du corps des officiers était venue trop tard pour calmer les troupes, portées par une colère, un sentiment d'injustice et de frustration, le tout accumulé pendant des décennies sous la surface de l'ordre colonial. Le volcan était entré en éruption et plus rien ne pouvait ...
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