Mutinerie au Congo, Chapitre 02
Datte: 05/08/2024,
Catégories:
Non Consentement / À contre-cœur
Auteur: byHBuff, Source: Literotica
Camp Hardy, 6 juillet 1960
Le capitaine-commandant Gilles LeBlanc fut bombardé commandant de Camp Hardy, les mutins apaisés l'ayant choisi pour remplacer le colonel, dont ils avaient exigé le départ avec véhémence, tout comme le départ du major.
Ce furent donc lui et un capitaine, lui aussi jugé « bon officier » par la troupe, qui assumèrent le commandement. Au total, environ la moitié des officiers de Camp Hardy furent chassés, tandis que l'autre moitié -- surtout ceux qui avaient de jolies filles -- furent « gentiment invités » à rester.
Gilles LeBlanc craignait pour la sécurité des siens, et chercha à les faire évacuer, mais les gardes veillaient au grain : aucun Blanc n'était plus autorisé à sortir de Camp Hardy. Le capitaine-commandant Gilles LeBlanc le savait bien, les officiers blancs et leurs familles étaient gardés comme otages. Il lui fut d'ailleurs interdit de porter des armes, à lui comme à tous les autres Blancs.
Comme par une curieuse coïncidence, les officiers célibataires furent tous chassés sans exception, mais les femmes civiles comme mademoiselle Christiaens et Virginie Longin, qui étaient parvenues à rejoindre le mess des officiers à temps, furent toutes obligées de rester.
Les soldats de la Force publique du Congo étaient rois et maîtres. La confiance régnait, et seuls les plus naïfs et les imbéciles continuaient de croire que toute cette histoire finirait bien.
Jeudi, 7 juillet 1960. L'ordre était rétabli à Camp Hardy, mais le ...
... capitaine-commandant Gilles LeBlanc ne savait plus trop quoi faire.
Toutes les lignes téléphoniques des officiers étaient sous écoute, il n'en doutait pas. Il ne pouvait pas non plus envoyer de télégrammes, car cela aussi était passé au crible. Il ne pouvait pas davantage envoyer de messages cryptés; c'est qu'il avait lui-même formé de ses hommes dans le cryptage et le déchiffrage de messages; il les avait d'ailleurs très (trop) bien formés.
Trois adjudants vinrent à son bureau, c'est-à-dire celui de l'ex-commandant, le colonel, dont la femme était hospitalisée, en train de se remettre péniblement de son calvaire.
Les trois adjudants s'excusèrent pour les violences et les brutalités commises par leurs hommes. Ils insistèrent pour dire qu'ils n'avaient jamais eu l'intention de faire du mal aux officiers et à leurs familles, mais ils avaient jugé nécessaire d'envoyer un message fort.
Ils promirent solennellement qu'on ne toucherait plus à aucun Blanc à Camp Hardy, aussi longtemps qu'officiers et sous-officiers blancs, de même que les spécialistes civils, montreraient leur bonne volonté en restant avec leurs familles.
« Je vois, » répondit-il. « Bon, alors je puis me fier à votre parole, Messieurs. »
Le commandant intérimaire les fit alors sourire en blaguant... « Messieurs, j'ai ouï-dire que tous les soldats congolais vont être promus d'un grade, avec augmentation de solde correspondante. Et puisque la mesure ne s'applique pas à moi, je crois bien qu'il va me falloir ...