1. Poubelle que moi, tu meurs !


    Datte: 04/08/2024, Catégories: fh, inconnu, sales, campagne, amour, Oral pénétratio, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... spectacle ; ensuite de voir portés les vêtements de son regretté père. Ils partagent la tarte en deux, un quart pour elle, trois-quarts pour lui ! Il la trouve tellement bonne… Elle lui propose d’aller chercher la bouteille de vin entamée à la cave, il refuse.
    
    — Ah, il n’était peut-être plus bon, s’excuse-t-elle…
    — Oh si, si, très bon au contraire, mais je n’ai plus l’habitude. Huit ans que je bois de l’eau javellisée.
    — Ah, ce ne sera pas le cas ici, c’est l’eau du puits. Et quand j’ai voulu la faire analyser pour être tranquille, le Monsieur m’a demandé si je me moquais de lui : « vous m’avez apporté un flacon de Bolbic, ma parole ! Cette eau est pure comme on en trouve peu, et surtout pas dans la région… ». Eh bien si ! Trente ans que mon père cultivait ses vingt hectares en bio et avait convaincu ses voisins d’en faire autant.
    — Formidable ! Eh bien avec cette bonne eau, Madame, auriez-vous la gentillesse de me faire un café, un vrai café qui sente bon et qui ait le vrai goût du café. J’en rêve. C’est bête, mais ce sont ces petites choses du quotidien qui vous manquent le plus en prison…
    
    Roseline saute de sa chaise et s’affaire déjà autour de la cafetière. Elle en fait une grande, il sera tout coulé pour elle demain matin. L’homme hume le breuvage avec délectation avant d’y tremper les lèvres avec un ronronnement de satisfaction.
    
    — Madame, encore une fois vous me donnez un plaisir immense et je n’ai que le mot « merci » pour vous en récompenser, et c’est ...
    ... bien peu. En plus, vous prenez des risques en me portant assistance, ça je ne l’oublierai jamais, quoi qu’il arrive. J’estime que vous êtes en droit de tout savoir. Remontons si vous le voulez le fil des événements. Pourquoi je suis recherché ? C’est simple, parce que je me suis évadé. Pourquoi je me suis évadé ? Parce que je ne suis pas coupable de ce dont on m’accuse et que moi seul peux faire éclater la vérité. Les prisons sont peuplées « d’innocents », me direz-vous, c’est ce qu’ils disent tous, ou presque. Oui mais moi c’est vrai. Je vous passe les années prison, très dures. Pas avec mes codétenus pour qui je passais pour un « cador » : j’avais tué de sang-froid un convoyeur de fonds, marié, père de famille… En revanche, pour les matons, j’étais un salopard, un tueur de presque flic. Alors j’en ai bavé. Toutes les sales corvées étaient pour moi. Pas le droit de travailler aux ateliers pour gagner trois sous ; pas le droit de travailler aux cuisines ou à la bibliothèque ; pas le droit d’assister aux cours ou de préparer un examen… En revanche, corvée de chiottes sans produit, avec juste les mains et une serpillière usée, et puis les poubelles, bien sûr. C’est là que j’ai pu repérer toutes les habitudes, les petites failles du système et concocter mon plan d’évasion.
    — Mon pauvre Monsieur, vous avez déjà vécu l’enfer…
    — Peut-être, en tout cas je n’en suis pas mort et ma rage est toujours vissée à mon estomac. Voilà comment j’étais arrivé là. Mon truc à moi, ce sont les ...
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