1. Poubelle que moi, tu meurs !


    Datte: 04/08/2024, Catégories: fh, inconnu, sales, campagne, amour, Oral pénétratio, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... de la plupart des profs. Oui mais… répéter ad libitum « C’est cela, oui » ou faire des ronds de jambes à l’Inspection ou au Conseil Départemental, ça, elle ne saurait pas faire avec sa timidité maladive.
    
    L’autoradio interrompt ses émissions pour un communiqué urgent :
    
    Il ne manquait plus que ça, les truands en école buissonnière, pense Roseline en arrivant tranquillement chez elle, encore une occasion pour la mère « C’est cela, oui » pour casser du sucre sur le dos des étrangers qui viennent pourrir le pays. Aussitôt entrée, Roseline se livre à son rituel favori : se laisser tomber dans LE fauteuil de papa. C’est un vieux truc très gros d’un increvable cuir fauve, mais à l’assise complètement défoncée. Et bling, le trousseau de clés tombe à droite, et blang le sac à main tombe à gauche. Cinq, juste cinq minutes pour décompresser, déconnecter. Elle ne s’accorde pas plus, parce qu’à la campagne tout temps d’inactivité est du temps perdu. Vite, un vieux jean et un vieux sweat-shirt et au boulot. Les poules, ramasser les œufs et leur donner à manger, le potager qu’il faut sans cesse biner, gratter, bêcher, pailler, mais au dîner ce sera œuf à la coque, salade avec le fromage frais de chèvre du voisin, et… tiens, un petit plaisir : une tarte aux pommes ! Ah ben oui, mais les petites poulettes n’ont donné qu’un œuf, aujourd’hui, bizarre.
    
    — Ah, les cocottes. Je vais vous donner un peu de coquilles pilées, ça vous aidera à pondre.
    
    Elle descend à la cave par l’escalier ...
    ... extérieur, avec son petit panier contenant sa salade et son œuf. Trois pommes pour la tarte et une poignée de coquilles pour les poules. Ça pue là-dedans, encore un rat crevé. Il faudra le retrouver et remettre du blé empoisonné. Soudain, dans l’espace clos et sombre, une quinte de toux rauque et grave. Son sang se fige, ses mains tremblent. Instinctivement, elle agrippe le manche de la fourche à foin, le long du mur dans son dos.
    
    — Qui est là ? Montrez-vous, dit-elle en reculant vers la porte.
    
    Une masse sombre remue sous la pile de sacs à patates vides. Elle tourne le vieux commutateur et une lumière jaunâtre éclaire soudain le cellier. Un pauvre bougre hirsute et d’une saleté sans nom avance prudemment à quatre pattes.
    
    — Désolé, Madame, je ne voulais pas vous faire peur. Mais j’ai pris froid à dormir dans les fossés.
    — Pour sûr, c’est pas encore l’été. Quelle idée aussi de dormir dans les ruisseaux ! Et qu’est-ce que vous faites là ?
    — Je cherchais juste un abri pour passer la nuit. Mais je vous jure, je ne suis pas un assassin ni un voleur… enfin si, je vous ai pris deux pommes et j’ai gobé un œuf du poulailler. Désolé, j’avais si faim…
    — Et en plus vous puez comme un bouc ou un rat crevé.
    — Je sais… je vous dis tout… je me suis évadé de la centrale…
    — Je vois bien, j’ai reconnu l’uniforme malgré sa saleté.
    — Ben oui, je me suis évadé dans un camion poubelle, avec un codétenu. Alors évidemment…
    — Où il est celui-là ?
    — Rassurez-vous, il n’est pas ici. Il a ...
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