Où Marie se déchaîne - Histoires de Sexe

Où Marie se déchaîne

... rejoindre, elle en avertirait Anaïs comme elle le lui avait promis. Sans doute persuadée que je serais seule à l’ouïr, elle terminait en évoquant quelques-unes de mes découvertes érotiques SM qu’elle se proposait de me faire approfondir. Marie a tout entendu.

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Je regarde ma jeune compagne. L’écoute du message de Manon l’a comblée de joie, et de plaisir rétrospectif. Celle de celui de Colette l’a intéressée, et dévorée de curiosité. Elle me presse de questions sur qui est cette personne, comment je l’ai connue, quand était-ce, et ce qu’elle voulait dire en parlant de mes penchants révélés pour l’urolagnie, le masochisme ettutti quanti. Mes tentatives pour éluder les réponses à cet interrogatoire s’avèrent vaines. J’ai comme l’impression de m’être piégée moi-même.

— C’est une longue histoire, ma puce. Nous ferions mieux de prendre une douche. La peau me tire avec tout ce sel. Pas toi ?
— Non. Sans les vêtements, ça va. Je préfère que vous me racontiez.
— Bof, si je te parle d’une vieille dame qui a vécu dans un milieu très particulier, tu vas t’ennuyer… Et puis, il faut au moins qu’on récure la marguerite avant qu’elle sente trop fort !
— Hi, hi ! Vous appelez la chatte une marguerite ? Moi je dis la craquette. Mais c’est joli aussi.
— Ma grand-mère disait la marguerite. Il y a tellement de noms pour la nommer, poursuis-je croyant à un dérivatif idoine. Tiens : le minou, la conque, l’abricot, la mangue, la figue…
— La mounine, la ...

... cramouille, la pachole, la chagasse, enchaîne-t-elle. Je sais ! On s’en fiche, du nom. Moi je trouve qu’elles sentent bon, nos « marguerites ». Au fait, Colette l’appelle comment, avec vous ?

Têtue, la gamine. Elle veut savoir, elle n’en démordra pas. Autant me résigner à lui donner un minimum d’informations.

— Ben, elle dit la chatte, et « ton con » ou « ta moule » quand elle veut humilier.
— Ah, elle était une dominatrice professionnelle, alors ! Elle l’est toujours ? Vous avez été sa soumise ?
— Comment tu connais ces mots, toi ?!
— Oh, Chantal, je suis timide, d’accord, mais je lis, quand même ! J’ai le droit de m’instruire, non ?
—(Timide ? Tu l’étais, peut-être, mais depuis aujourd’hui…) Bon ! Ne te fâche pas, ma puce. Bien sûr que tu as le droit. J’étais simplement étonnée, pardonne-moi.
— Je ne suis pas fâchée, Chantal chérie, se radoucit-elle en m’embrassant. Je vous aime, je suis bien avec vous. Vous savez quoi ? J’ai envie de vous laver, sous la douche. Mais dites-moi : vous étiez sa soumise ? Vous voulez aller à son invitation ?
— Tu as gagné, petite curieuse ! C’est très intime, mais après tout je n’ai vraiment plus rien à te cacher de mon physique, alors le reste… Je peux te faire confiance pour ce que tu vas apprendre de moi ?
— Je vous le promets, Chantal, je ne raconterai rien à personne. Je veux trop savoir !
— Tu me connaîtras plus nue que nue, ris-je. Mieux que Manon, je le crains. Enfin, allons-y ! Donc, un jour, j’ai trouvé un vieux cahier ...