Black Fluo - Histoires de Sexe

Black Fluo

... envie de voir comment cela se passe ?
— Voir quoi ? Tu as dit toi-même que cela doit être le noir complet.
— C’est vrai pour nous qui serions totalement invisibles mais pour eux avec leur « Dress-code » on doit avoir une vision… partielle mais peut être plus « excitante ».
— Excitante ! Carrément !
— Vu sans être vu. Qu’est-ce qu’on risque ? Et ne fais pas ta timorée !
— Timorée ? Moi ? Quel culot ! D’accord, allons voir. Mais je te préviens, on reste ensemble. Pas question que tu ailles discrètement présenter tes hommages à ta patronne… Si tu la reconnais parmi toutes ces femelles !
— D’accord. Pas de Marlène, mais pas de George.
— Pour qui me prends-tu ?

Cet échange est délicieusement ironique.

On boit une dernière coupe. La porte du sous-sol est ouverte, l’escalier éclairé, le couloir aussi. Au loin un fond de musique.

Sur une porte bien en évidence, à nouveau une feuille, transformant notre recherche en jeu de piste : « Adèle, Benoît, si vous lisez ceci c’est que vous avez pris votre décision. La bonne décision. Passez cette porte en refermant derrière vous. »

Nous nous exécutons. La pièce est petite. À nouveau, un message :

« Cette pièce est un sas entre la lumière et l’obscurité demandée par notre jeu. Vous trouverez de quoi vous habiller. Pour entrer et nous rejoindre, en participant ou pas, vous devez vous mettre dans les mêmes conditions que nous. C’est la règle. »

Nous n’avions pas envisagé cette contrainte. On s’imaginait observateurs ...

... invisibles de ce qui se passait dans la pièce. Pas « habillés » comme disait Marlène.

— On a l’air malin. Comme voyeurs invisibles on se pose bien là !
— Je n’avais pas prévu. Qu’est-ce qu’on fait ?
— Rien, on remonte.
— Si tu veux…Mais…Je colle mon oreille contre la porte, viens écouter, c’est parlant.

Pour être parlant, c’est parlant ! La porte laisse passer tout un flot de bruits, mélange de gémissements, de petits cris, et j’entends clairement un « Je jouiiiiis » qu’une voix féminine clame à l’assemblée.

Adèle entend aussi.

— Ils n’ont pas l’air de s’ennuyer.
— Manifestement, l’obscurité ne les dérange pas.

Un silence où nous écoutons toutes ces marques de plaisir. Nos regards se croisent. J’ose :

— On pourrait entrer ! Qu’est-ce qu’on risque ? Marlène a bien affirmé que si on ne voulait pas, il suffisait de dire non.
— Il va falloir se préparer comme elle demande.
— Chérie, je suis curieux de voir tes tétons briller dans le noir.

Un petit rire de gorge de sa part et elle ajoute avec un regard moqueur.

— Et toi ton sexe.
— J’ai compris que c’était une option.
— Peut-être mais moi je veux voir ça. Mon Chéri, le ridicule ne tue pas… Du moins chez les libertins…

*******

Nous éteignons la lumière du sas. J’ouvre la porte du paradis.

Le noir le plus complet. Et puis je distingue de très faibles lueurs qui manifestement sont là pour marquer les meubles, canapés, chaises, lits. Puis les ombres soulignées par les colliers, les fluo.

Le ...