La vie de Sophie Fin - Histoires de Sexe

La vie de Sophie Fin

... pour elle comme pour moi. Mais pas très commode au self, nous avions nos petits trucs pour masquer sa soumission même dans cet endroit. Pour le dessert, Sophie, un sourire jusqu'aux oreilles, m'apporta son cadeau pour notre anniversaire. Il s'agissait d'un bracelet en or de chez Cartier, parfaitement ovale, qui ne pouvait s'enlever que par un tournevis spécial. Ils appelaient cela le bracelet d'amour, puisque ainsi celle qui le portait appartenait à son homme. J'étais sciée que nos cadeaux soient si en harmonie. Riant, Sophie me sortit un double du bracelet pour elle-même, mais à sa taille. Nous portons depuis ce soir-là le même bracelet au bras droit, et le même anneau au clitoris, sœurs siamoises de plaisir et de souffrance. La nuit fut douce.

Nous ne pensions ni l'une, ni l'autre à notre avenir. Nous étions jeunes et la vie nous souriait. Je désirais préserver Sophie c'était pourquoi je refusais qu'elle quitte la boîte pour n'être qu'à mon service. J'avais aussi peur que cela ne devienne aliénant. Mais l'avenir se glissa entre nous, d'une façon que je jugeais dramatique.

Les examens routiniers auxquels toute femme se soumet révélèrent une ancienne maladie que Sophie avait contractée enfant. Elle subit de nombreuses consultations jusqu'à ce que le verdict final fût rendu. Sophie ne pouvait et ne pourrait jamais avoir d'enfant!

Nous étions anéanties par cette révélation. Je crois que j'aurais ...

... préféré que ce diagnostic me soit porté à moi plus qu'à Sophie, ma Sophie.

« Mon amour, vous savez, ce n'est sûrement pas par hasard. Vous souvenez vous comme vous m'avez si souvent dit que j'étais faite pour être esclave, que j'étais née pour servir, pour souffrir. Je le sens trop dans ma chair pour penser que vous vous trompiez.

Pensez-vous qu'une esclave soit faite pour avoir des enfants? Je ne pourrais plus vous servir, mon enfant aurait été trop important. Cela m'est difficile de mettre ainsi une croix définitive sur ma vie de femme, mais c'est bien ainsi que je le comprends et c'est bien ainsi que je le désire. Je n'ai plus le choix et j'en suis heureuse, vraiment heureuse. Ne vous trompez pas sur les larmes qui coulent sur mes joues.

Je sais que je suis là pour vous servir. Vous aurez un mari, des enfants, et je serais votre esclave à vous, pour vous servir, vous rendre la vie facile, heureuse. Et si vous ne voulez plus de moi, je m'effacerai. Je vous dois tellement, simplement d'être, de vivre ma vie, vraiment, et tellement de bonheur pendant ces quelques années.

- Mon amour! J'étais bouleversée. Je n'arrivais pas à croire ces mots que Sophie me répétait depuis le début, et ils prenaient tout leur sens ici. Jamais, non jamais je ne te laisserai. Et si un homme ne veut pas de toi, il ne viendra pas sous notre toit. Tu es à moi, tu seras toujours à moi, et je m'occuperai toujours de toi. »