1. Gallinacée, amour et vengeance 1


    Datte: 01/06/2024, Catégories: fh, Collègues / Travail extraconj, cocu, adultère, Auteur: Femmophile, Source: Revebebe

    ... leur baise puis, les larmes aux yeux, suis ressortie de la maison en courant, hébétée, perdue. J’ai marché un moment, sans but, si ce n’est celui d’arrêter de pleurer. Je me sentais humiliée, trompée, rabaissée par une pétasse dont j’ignorais tout, mais surtout par mon mari, le père de nos enfants, l’année de nos trente-cinq ans de mariage. Atteindre soixante ans pour être traitée de la sorte, quel triste bilan, quel sentiment d’échec, les quelques valeurs auxquelles je croyais encore naïvement venaient de se dissoudre dans les propos des amants, puisque je n’étais désormais plus qu’une vieille dinde coincée du cul, un vieux boude que l’on honorait juste pour l’hygiène.
    
    Après une heure de déambulation au hasard des rues, j’ai un peu recouvré mes esprits et me suis installée à une terrasse de bistrot. Là, j’ai réalisé que j’avais oublié ma valise dans le garage de la maison, mais il y avait peu de chances que Roland la trouve, sa voiture étant dehors. Dans mon sac, j’ai trouvé de quoi écrire et me suis dit qu’il fallait élaborer un plan de vengeance, ne pouvant accepter ce que je venais d’entendre et de ressentir. L’enfoiré, le pourri, le faux cul, l’ordure, il allait la découvrir sous un jour nouveau, sa gallinacée à grosses fesses, à genoux il allait devoir le supplier le vieux boude, faut pas la provoquer la dodue de la basse-cour, ou alors faut assumer, mais dans la douleur. Finissant de gamberger, je me suis dirigée vers la maison, la voiture n’y était plus. J’ai ...
    ... récupéré ma valise et ai attendu.
    
    Vers dix-neuf heures, Roland est arrivé, étonné de me trouver là.
    
    — Bonsoir, ma chérie, tu es déjà là ? Quelque chose de grave avec tes parents ? Je te croyais à Paris en réunion.
    — Bonsoir, mon chéri(ce mot m’a écorché l’âme…), non non, rien de grave, c’est juste la CGT qui a décidé de nous emmerder une fois encore en bloquant un train, bref, le bordel habituel. Mais je repars demain matin, en espérant arriver à bon port.Alors que toi, fumier, tu n’es vraiment qu’un gros porc !, ai-je pensé.
    — Ah bon, tu dois être fâchée d’avoir perdu ton temps.
    — Oh non, j’en ai profité pour peaufiner une stratégie, pour mettre au point quelques détails.
    — OK. Bon, j’ai eu une journée chargée, je suis un peu crevé, alors je vais me doucher.
    — Pas de problème, je comprends tout à fait. Je prépare le dîner.
    
    Il m’a fallu beaucoup d’abnégation et de self-control pour ne pas lui jeter à la figure ce que j’avais préparé, croiser son regard me mettait en rage, mais j’ai su ne rien montrer. Je n’ai jamais souffert d’acouphènes, mais les syllabes qui résonnaient à mes tympans me torturaient en profondeur, on m’avait volé ma dignité de femme, et les mots du voleur se muaient en insupportables maux. Je bouillais intérieurement.
    
    — Moi aussi je suis un peu fatiguée, alors je vais aller me coucher de bonne heure, surtout que mon train est à six heures et demie demain matin. Je dors dans la chambre d’amis(ce qui m’arrivait parfois après les repas arrosés de ...
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