1. Gallinacée, amour et vengeance 1


    Datte: 01/06/2024, Catégories: fh, Collègues / Travail extraconj, cocu, adultère, Auteur: Femmophile, Source: Revebebe

    Dire que c’est la CGT qui est à l’origine de ma renaissance amoureuse peut sembler étrange, mais indirectement c’est vrai, même si à ma connaissance il n’y a pas de service de planning familial ou de conseil matrimonial au sein de ce syndicat.
    
    La soixantaine plutôt épanouie, quelques rondeurs ci et là appréciées diversement, puisque les plus épicuriens y voient, paraît-il, une sensualité certaine, alors que les adorateurs des graines de chia et du céleri bio méprisent mon ignorance de la diététique, seule responsable selon eux de ma silhouette assez éloignée de leurs côtes saillantes, de leurs tronches émaciées et de leurs fumerons grêles enveloppés dans de tristes loques de seconde main. Je les emmerde.
    
    D’ailleurs, bien qu’enveloppée, je demeure coquette, mettant en valeur mes appas vieillissants sans aucun complexe ni volonté quelconque, la mode permettant à chacune d’exprimer sa féminité comme elle le souhaite, même si plus personne ne semble y prêter attention en ce qui me concerne.
    
    Et puis il y a Roland, mon mari. Lui, portant beau selon l’expression usuelle, cadre supérieur à la rémunération plutôt confortable, est depuis un moment déjà atteint de cécité sélective en ce qui concerne mon fessier rebondi, mes cuisses pleines et mon abdomen accueillant. Mariés à vingt-cinq ans et parents de deux jeunes adultes, notre couple décline et Roland ne voit plus mon corps, n’y touche plus, je pense que mes bouffées de chaleur et mon traitement hormonal antisécheresse ...
    ... vaginale ont sacrifié à jamais sur l’autel de ma ménopause précoce les nuits d’amour avec mon époux, mon premier et presque seul amour. Il se console, j’imagine, en se délectant des chairs fermes de ses jeunes collègues ou clientes, sans que j’en sois certaine, Monsieur étant prudent. Il faut dire que son business, florissant, ne le serait pas devenu sans l’apport financier de mes parents, natifs de la région et fondateurs de l’entreprise désormais dirigée par Roland qui, il est vrai, lui a donné une stature internationale. Mais ma famille en reste propriétaire et deux de mes frères siègent au conseil d’administration.
    
    Le mélange cul pognon peut parfois s’avérer explosif, alors, mon mari ne joue pas les artificiers amateurs, d’autant que dans notre ville de province tout se voit et se sait assez rapidement. Par contre, lors de ses fréquents voyages professionnels en Asie ou aux USA, il ne craint pas les yeux rivés derrière les persiennes et doit sans doute honorer généreusement les courtisanes qui l’entourent. Et moi, je m’étiole lentement.
    
    Toutefois, ne souhaitant pas devenirla femme de entretenue, à la triste existence bourgeoise, j’ai conservé mon emploi comme cheffe actuaire dans une grande mutuelle nationale. Le senior est notre gagne-pain, je pourrais rédiger une sorte de Gault et Millau des tables de mortalité qui sont celles nourrissant mon travail. Trois à quatre fois par an, je dois me rendre à Paris, au siège principal, pour des réunions diverses qui durent deux ...
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