My blue swedish shoes - Histoires de Sexe

My blue swedish shoes

... afin d’augmenter la taille de notre filiale à Rouen. Je pense que vous pourrez m’aider.
— D’accord. Qu’attendez-vous de moi ?
— Je vois que vous êtes pragmatique…

Elle fronce un peu des sourcils :

— J’essaye de l’être…
— Vous êtes un bon élément dans notre société, vous êtes efficace, vous parlez plusieurs langues et de surcroît, vous ressemblez assez bien à la parisienne type, telle que l’imaginent les étrangers.
— Toutes en une ?
— Il y a de ça. J’aimerais que vous jouiez sur deux tableaux : celui du professionnalisme et celui du charme.

Elle ouvre de grands yeux :

— Du charme ? Vous ne comptez quand même pas me…
— Non, je ne compte pas vous glisser dans le lit du grand patron ou d’un actionnaire, sauf si ça vous plaît qu’il en soit ainsi, c’est votre vie privée.
— Encore heureux !

Je passe à la suite :

— Je me suis permis de convoquer une coiffeuse pour demain matin avant d’aller au siège vers midi. Et comme il s’agit de faire bonne impression, il conviendra de bien choisir votre robe. Entre nous, celle que vous portez maintenant me semble très bien.
— J’en ai apporté trois autres… Je me doutais bien qu’il fallait être à son avantage, mais je n’imaginai pas être jetée en pâture aux Suédois !
— Vous exagérez, Rachel ! Je vous demande simplement d’être à votre avantage, aussi bien d’un point de vue professionnel que féminin. Si vous avez des craintes, je peux rester près de vous et ne pas vous lâcher d’une semelle, tel un garde du ...

... corps.

Portant un verre à ses lèvres, elle se moque de moi :

— C’est bien vrai ce mensonge ?
— Quand je dis quelque chose, je m’y tiens…
— Excusez-moi, mais mettez-vous à ma place…
— Dites-vous que c’est juste un grand jeu…

Elle repose son verre :

— Je n’imaginai pas le Monopoly ainsi…
— Il y a d’autres jeux que le Monopoly : les Échecs, le Poker et j’en passe… Je vous rassure, Rachel, je ne vous demande pas de vous compromettre, mais d’être l’élément exotique de ces prochains jours.

Posant son verre, elle se proteste de façon amusée :

— Exotique ? Exotique ! Est-ce que j’ai une… euh… une figure d’exotique ? Halala, vous en avez de ces mots, Jean-Michel ! Moi, quand on me parle d’exotisme, j’imagine plutôt une vahiné avec un collier de fleurs autour du cou !
— Ah, ce ne serait pas une mauvaise idée, ce collier de fleurs ! Pour un Scandinave, vous êtes exotique, très exotique. Les brunes piquantes sont pas légion par ici.
— Brune piquante ? Ah bon ?
— Je maintiens ! Ah, voici nos plats !

L’arrivée inopinée du serveur met fin momentanément à cette discussion. Après avoir dégusté ma première bouchée, je confie :

— Très bon, ce saumon ! Ça n’a rien à avoir avec ce qu’on peut manger chez nous. Je ne sais pas ce qu’ils ont mis autour en garniture, mais c’est vraiment délicieux ! Ça va faire un bon bout de temps que je rêve de savourer à nouveau un tel poisson !
— Oui, c’est effectivement très bon. Ah, en parlant de rêve : c’est curieux, je crois que j’ai rêvé ...