1. Aliénor, femme libre aux temps des troubadours


    Datte: 13/05/2024, Catégories: fh, extracon, oncletante, voyage, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme nonéro, portrait, historique, historiqu, Auteur: OlgaT, Source: Revebebe

    ... d’Aliénor paraît acquise aux contemporains, et ce même bien avant la mort d’Aliénor. Les chroniqueurs s’en donnent à cœur joie. Ainsi, Hélinand de Froidmont(1160-1229), dans sa« Chronique universelle », affirme que« ce fut à cause de sa luxure que Louis VII quitta sa femme, qui se conduisit moins comme une reine que comme une catin ». Un autre chroniqueur, Aubry de Trois Fontaines, écrit, quant à lui, sous le règne de Philippe-Auguste :« elle s’était conduite davantage comme une femme publique que comme une reine ».
    
    Outre son oncle Raymond d’Antioche. Ses contemporains lui prêtèrent de multiples amants, parmi lesquels Geoffroy de Rancon, un des chefs militaires de la Croisade. À son retour, elle fut accusée, par les Chroniqueurs, d’avoir eu une relation avec un autre de ses oncles, Raoul de Faye. On a aussi mentionné son futur beau-père Geoffroy Plantagenêt, le fils succédant en quelque sorte au père ! Il y eut aussi les troubadours qui l’entouraient : ceux déjà cités, Marcabru et Jaufré Rudel ou encore Bernard de Ventadour, virtuose reconnu de chants d’amour courtois. On a aussi beaucoup brodé autour de cet « amant sarrasin », rencontré à la Cour de Raymond de Poitiers.
    
    Comme on le voit, beaucoup d’accusations, aucune preuve, rien en tout cas qui ne fait d’Aliénor la Messaline du XIIe siècle. Même si les soupçons de Louis VII étaient justifiés, comme l’ont pensé la plupart des chroniqueurs contemporains ou du XIIe siècle, ce qui est très important c’est le fait ...
    ... que les contemporains d’Aliénor ont réellement cru qu’elle était une reine luxurieuse et une reine n’hésitant pas à prendre l’initiative de la rupture avec son mari, le roi de France.
    
    Ce qui reste le plus extraordinaire, dans le contexte de l’époque, est l’annulation du mariage à l’initiative de l’épouse. C’est elle qui décide de la rupture du mariage, chose impensable dans l’univers mental masculin d’alors : c’est pratiquement elle qui répudie son mari ! Le 21 mars 1152, l’annulation du mariage fut prononcée lors du second concile de Beaugency, au motif de la consanguinité.
    
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    Avant même son divorce, Aliénor a rencontré en 1251 le bel Henri Plantagenêt, comte d’Anjou et héritier du trône d’Angleterre. Il ne pouvait que plaire à la légère Aliénor car elle ne trouvait pas dans l’extérieur de ce jeune chevalier la sévérité de Louis. Henri a des cheveux d’un blond doré, parfumés et rangés avec soin. Son regard est doux et agréable dans le repos et peut devenir foudroyant et plein de feu dès qu’il était animé par la colère. Il y a aussi son adresse pour tous les exercices du corps, sa grâce au milieu de sa cour, où il aimait à paraître le faucon au poing, le don de la parole. Tous ces avantages, relevés du prestige de la jeunesse car il a à peine vingt ans, sont plus qu’il ne faut pour gagner l’amour de la duchesse d’Aquitaine. Le 18 mai 1152, huit semaines seulement après l’annulation de son premier mariage, elle épouse à Poitiers ce jeune homme fougueux, futur roi ...
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