Aliénor, femme libre aux temps des troubadours
Datte: 13/05/2024,
Catégories:
fh,
extracon,
oncletante,
voyage,
amour,
Voyeur / Exhib / Nudisme
nonéro,
portrait,
historique,
historiqu,
Auteur: OlgaT, Source: Revebebe
... passé leur enfance et leur adolescence ensemble, entourés de troubadours. Aliénor a 25 ans. Raymond dépasse à peine la trentaine. Il est l’un des princes les plus séduisants de son temps. C’est aux moments très doux de son enfance que pense Aliénor, dès qu’elle retrouve Raymond. Ils se promènent tous les deux dans les jardins, ressassent leurs souvenirs, s’enferment dans le palais pour d’interminables tête-à-tête, oublient même de se rendre aux fêtes qu’ils ont eux-mêmes organisées. L’oncle et la nièce ne se quittent plus. Elle est belle. Il est beau. Leurs retrouvailles se sont-elles terminées dans un lit ? L’empressement de l’oncle à satisfaire les vœux de la nièce, les nombreuses promenades qu’ils s’octroient seule à seul, leurs interminables tête-à-tête dans les alcôves du palais, font jaser.
Il s’est dit aussi que, lors de son séjour à Antioche, Aliénor aurait eu une liaison avec un jeune émir syrien de passage à Antioche : Salamah Ibn Al-Yanis. Ce prince n’a pas trente ans et parle couramment la langue franque. C’est un chevalier accompli, grand, mince, taillé comme les rocs de sa Syrie natale. Bref, de fort belle prestance, de quoi alimenter la légende noire d’Aliénor.
Raymond estimait que l’armée croisée devait aller reconquérir Édesse, la ville dont la chute, en 1144, avait déterminé Bernard, l’abbé de Clairvaux, à prêcher à Vézelay la Seconde Croisade. La frontière des royaumes latins de Syrie ne se trouvait-elle pas menacée tant que cette ville serait ...
... entre les mains des Turcs ? Mais le roi Louis ne pensait qu’au pèlerinage sur les lieux saints et, sans vouloir entendre les raisons qui lui étaient opposées, il décide de se rendre d’abord à Jérusalem.
Aliénior se range à l’avis de son oncle. Elle affirme qu’elle demeurera à Antioche avec ses propres vassaux et lance dédaigneusement à son mari :
Le « moine » se fâche. Une femme se doit de suivre son mari ! Le roi enlève alors sa femme, la fait conduire de force en pleine nuit jusqu’à son quartier général et l’armée reprend sa route vers Jérusalem. Tandis qu’on l’entraîne, Aliénor prend la décision de demander l’annulation de son mariage. Elle le proclame : leur union est nulle puisqu’ils se trouvent parents à un degré prohibé par le droit canonique.
Y a-t-il eu double trahison d’Aliénor envers Louis VII, sur le plan politique et sentimental ? L’infidélité de la reine n’est pas impensable dans le contexte du XIIe siècle : parmi les exemples de l’histoire, le plus proche est celui de la reine Marguerite, épouse d’Henri le Jeune et soupçonnée d’avoir été pour un temps la maîtresse de Guillaume le Maréchal. Le contexte de la croisade aggrave encore la sensibilité à ce qui touche la sexualité : la sexualité au cours de la croisade, même légale, était déjà jugée de façon défavorable. Sans évoquer Aliénor, plusieurs contemporains attribuent l’échec politique et militaire de la désastreuse deuxième croisade aux fautes morales des croisés.
Sur cet incident, l’infidélité ...