Anne d'Autriche paye sa dette
Datte: 13/07/2019,
Catégories:
amour,
fdomine,
humilié(e),
vengeance,
jalousie,
donjon,
attache,
portrait,
historique,
Auteur: Pierre Siorac, Source: Revebebe
... La chose est pourtant simple et ne devrait pas vous poser tant de problèmes.
— Il s’avère, Madame, que les ravisseurs ne sont pas de simples bandits de grand chemin soucieux d’obtenir une rançon.
— Que demandent-ils ?
— Rien.
— Je ne comprends plus…
— Vous comprendriez, si vous saviez leurs noms.
— Je vous écoute, Giulio.
— Vous rappelez-vous d’un certain chevalier d’Herblay, plus connu sous le nom d’Aramis ?
— Mon Dieu ! Ne me dites pas…
— Si, Madame. Et deux de ses amis.
— Athos et Porthos ?
— Oui, Madame. Et j’ai commis l’erreur de demander à d’Artagnan de les arrêter.
Anne d’Autriche éclata d’un rire sincère. Puis ses yeux se perdirent un instant, et son esprit se remémora des souvenirs enfouis depuis bien des années…
— Athos, Porthos, Aramis, et d’Artagnan. Mon Dieu ! Giulio, si vous connaissiez la valeur de ces hommes…
— Ils sont aujourd’hui nos ennemis, Madame.
— Non, mon ami ; ils ne seront jamais les ennemis du roi, ni les miens. Et il ne tient qu’à vous de vous assurer de leur loyauté.
— Que dites-vous ?
Une lumière venait de s’allumer dans l’esprit de Mazarin. Avoir avec lui ces quatre hommes, avec leur science de la guerre et de la négociation, c’était à n’en pas douter un atout considérable pour l’avenir. Mais dans le cas présent, ils étaient un handicap terrible.
— Je dis, mon ami, que je suis une ingrate, et que par ma faute vous payez cette ingratitude. Ces hommes ont sauvé ma vie au péril de la leur, et si nous pouvons nous aimer ...
... comme nous nous aimons aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à leur abnégation. Et qu’ai-je fait, mon Dieu, pour les récompenser ? Rien. Peut-être le temps est-il venu que je paie ma dette ?
— Vous oubliez les seigneurs du Loiret dont l’appui nous est indispensable.
— Mon Dieu, Giulio, ouvrez donc les yeux ! Les seigneurs du Loiret vous seront fidèles uniquement contre des services que vous devrez leur rendre, des honneurs qu’il faudra leur donner, une fortune qu’il vous faudra dépenser. Et tout cela pourquoi ? Pour contenir les folies d’un Gondi ou d’un Beaufort… Croyez-moi, avec ces quatre hommes à votre service, vous n’aurez plus besoin de quiconque pour défendre vos intérêts ici, à Paris.
— Hum, voilà qui mérite réflexion…
— C’est tout réfléchi ! Personne ne doit toucher à un seul de leurs cheveux. Laissez-les donc en paix.
— C’est que, Madame, la princesse leur a été enlevée…
— Alors aidez-les à la retrouver. Et rendez-leur les honneurs qu’ils méritent. Ils ne sont pas ingrats, eux ; ils sauront vous servir en échange.
— S’agit-il là d’un ordre de ma reine, dit Mazarin en souriant.
— Beaucoup plus que cela, Giulio : c’est un désir de ta femme.
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Innombrables sont les hommes qui rêvaient de visiter les appartements de madame la duchesse de Longueville. Nombreuses également étaient les femmes qui partageaient ce rêve. Et nous les comprenons aisément. Tout n’était que dorures, meubles en bois précieux, tableaux de prix, chandeliers supportant des ...