Les camping-cars ne sont pas faits pour les grosses - Histoires de Sexe

Les camping-cars ne sont pas faits pour les grosses

... c’était vraiment dommage car tu étais plutôt mignon. D’ailleurs, je te trouve toujours beau gosse, même si les années ont passé. Et si je n’étais pas aussi décrépie, je te croquerais bien, si tant est que tu en aies envie.
— Je te trouve encore toute belle.
— Vilain flatteur !
— J’ai toujours eu un faible pour les femmes opulentes.
— Je sais, je sais, j’ai vu des photos de ton ex sur Facebook… Mais avec moi ce n’est plus de l’opulence, c’est de l’obésité.

Comme je ne trouve rien à répondre, elle ajoute :

— Tu n’as pas envie d’aller faire un petit tour dehors ? J’ai envie de m’en griller une.

Pourquoi pas, nous sortons discrètement de la salle des fêtes puis elle s’allume une clope, m’en propose une.

— Non, merci, j’ai arrêté.
— J’aimerais bien en faire de même.

Comme il ne fait pas hyper chaud, nous faisons quelques pas dans le village.

— Tu es arrivée quand ? Que je lui demande, plus pour alimenter la conversation.
— Oh vers midi, ma frangine est allée me chercher à la gare ? Ils m’ont collée à l’hostellerie du Cerf où je partage une chambre avec ma sœur et mon beau-frère. Un vrai plaisir ! On a commencé à se disputer dès notre arrivée.
— Vous êtes toujours en froid ? Je croyais que vous vous étiez réconciliées ?
— Réconciliées c’est un bien grand mot. On a toujours été comme chien et chat, elle et moi. Le décès de mon père nous avait un peu rapprochées. Mais avec elle on ne sait jamais trop à quoi s’attendre… Et toi tu dors où ?
— Oh moi je suis ...

... venu avec mon camping-car.
— Tu as ta maison sur le dos, comme les escargots, plaisante-t-elle.
— Un héritage de mon divorce…
— Ça doit être minuscule et peu adapté pour une grosse mémère comme moi.
— Oh, tu sais, il est spacieux, Nadine qui n’était pas toute fine, ne s’en plaignait pas, c’est même elle qui me l’avait fait acheter. Tu veux le visiter ? Il est garé derrière l’église.
— J’espère, cousin, que ce n’est pas une proposition malhonnête, ajoute-t-elle en ricanant.

Candide comme je suis, je n’ai même pas pensé à mal. Mais maintenant qu’elle le dit, l’idée germe dans ma tête tandis que j’ouvre la porte du camion. Le temps d’allumer la lumière et je m’efface pour la laisser rentrer.

— C’est bien ce que je te disais, c’est trop petit, ou alors je suis trop grosse. J’ai à peine la place pour me retourner.
— A droite tu as le petit cabinet de toilettes avec les w.c.

Elle jette un coup d’œil.

— Je me vois mal prendre une douche là-dedans. En tout cas, il n’y a pas la place pour deux !
— On le faisait pourtant avec Nadine.
— Nadine, Nadine, tu n’as que ce mot là à la bouche, elle était peut-être fort sympathique, mais en ce qui me concerne je ne l’ai jamais rencontrée ta Nadine…
— Et à gauche la pièce principale qui sert à la fois de salon, de salle à manger et de chambre… et au fond la petite cuisine.
— Ça veut dire qu’il faut faire et défaire son lit soir et matin ?
— Il y a un mécanisme qui rend la chose très facile.
— Mon Dieu, mon Dieu, une maison ...