1. La Lettre


    Datte: 13/07/2019, Catégories: h, jeunes, Inceste / Tabou vacances, hotel, amour, revede, init, Auteur: OlivierK, Source: Revebebe

    ... bâton fourchu, et l’on n’a plus qu’à mettre les écrevisses dans une bourriche, ou dans un seau. Nous étions délicieusement seuls. Cent six bestioles furent capturées. J’étais en slip de bain, les jambes souvent dans l’eau. Monique avait retroussé sa robe. Ses cuisses étaient belles.
    
    Assis à côté de notre bourriche, qu’il me plaisait de nommer bourrique, et qui bruissait de l’angoisse des prisonnières, pinces ouvertes, queues tambourinant l’osier, nous nous sommes embrassés. Ses seins prirent l’air. Je les taquinai des lèvres et de la langue. Une main s’avança vers mon slip, tâtonna même un peu à l’intérieur. Je prétendis faire de même, mais la place était prise par un cylindre de coton. Nous avons repris nos bicyclettes. Je repartais le lendemain, et elle retournait avec ses camarades les élèves infirmières.
    
    Que des filles. Du moins je le supposais. Au demeurant, je n’aurais pas été jaloux, ou si peu. J’avais confiance. Je ne regardais pas ailleurs, elle non plus, c’était l’évidence même.
    
    De plus, il était indubitable, si j’ose dire, que Monique allait être mienne à la première occasion. Je pouvais donc attendre un peu, et me contenter de reprendre nos échanges épistolaires.
    
    Nos lettres étaient tendres. Nous nous embrassions à la fin, comme il se devait. Elle m’écrivit un jour qu’elle avait reçu d’un garçon que je ne connaissais pas un billet bien dégoûtant, signée : Ton petit Alfred chéri. Elle en riait. Je lui répondis que cet Alfred écrivait comme un cochon, ...
    ... et qu’il aurait du dire : Ton petit Alfred qui t’aime, ou, à la rigueur, qui te chérit.
    
    Je recopiais les passages les plus beaux de mes épîtres, ne doutant pas qu’ils mériteraient un jour l’admiration des foules. Rassurez-vous, j’ai tout jeté depuis.
    
    Elle était moins lyrique. Mais, faisant preuve d’une touchante bonne volonté, sollicitait mes conseils. Je lui suggérai d’abandonner Delly pour de la littérature d’un niveau plus élevé. Il m’avait été donné d’observer qu’elle semblait assez rétive face à la poésie, qui la barbait, avouait-elle. Qu’à cela ne tienne. Certains poètes ont aussi écrit en prose. Il était difficile de réhabiliter Baudelaire, dont la prose était par trop poétique, il le disait lui-même. Mais il avait traduit Edgar Poe. Elle n’y trouva que peu d’agrément. Flaubert l’ennuyait. Maurois, Mauriac, Aragon, Jules Romains… Simone de Beauvoir, qui venait d’avoir le prix Goncourt ? Elle ne disait rien mais je comprenais qu’elle n’était pas emballée. Jean-Paul Sartre ? On venait d’éditerLe Mur en livre de poche. Bof ! André Gide ? Bof ! Je me suis hasardé à proposer Proust. Voilà qui était mieux, elle y retrouvait un peu son Delly. Avait-elle tout à fait tort, au demeurant ?
    
    De guerre lasse, je lui écrivis que même les auteurs étudiés au lycée pouvaient être intéressants. Mais j’obtins en réponse un silence poli.
    
    Mes lettres ne se bornaient pas à ces cuistreries. Je chantais ses lèvres vermeilles, ses seins d’albâtre, ses cuisses fuselées. J’exagère à ...
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